Le progrès technologique va-t-il trop loin ? L’IA est désormais capable de lire et retranscrire vos pensées

Des scientifiques de l’Université du Texas ont développé une intelligence artificielle capable de déchiffrer les pensées en lisant les ondes cérébrales. Une découverte prometteuse qui pourrait notamment aider les patients incapables de communiquer.

Dans l’actu : Une étude publiée dans la revue Nature Neuroscience montre que des scientifiques américains de l’Université du Texas ont entraîné une IA à lire des scans cérébraux pour ensuite recréer une histoire entière à partir des ondes cérébrales.

  • Ce « décodeur » est capable de générer des séquences de mots qui ont du sens et qui permettent de récupérer la signification de la parole perçue, de la parole imaginée, voire même des vidéos sans son.
    • Les scientifiques ont invité des participants bénévoles à écouter, regarder ou imaginer une histoire tout en étant scannés par une IRM.
    • Ils ont ensuite demandé à l’IA de donner un sens aux mots produits par l’ordinateur en utilisant un modèle du même type que ChatGPT.
    • L’IA a pu prédire avec précision de quoi parlait l’histoire en ne lisant que les ondes cérébrales du participant, rapporte Insider, qui a eu accès à l’étude complète.
  • Une interface cerveau-ordinateur qui décoderait le langage continu à partir d’enregistrements non invasifs aurait de nombreuses applications scientifiques et pratiques, déclarent les auteurs de l’étude.
    • Elle pourrait notamment aider un jour les personnes qui ont perdu la capacité de communiquer, tels que les patients souffrant du syndrome d’enfermement : ils sont complètement paralysés, mais leur conscience reste intacte.

Le privé reste privé

Objection : Cette IA « télépathe » présente toutefois des limites à l’heure actuelle.

  • Le décodeur ne peut actuellement identifier que des stimuli parmi un petit ensemble de mots ou de phrases.
  • En outre, l’IA n’a pas répété les histoires telles quelles, mais a plutôt compris les concepts impliqués et a créé une approximation.
  • Il y a eu également quelques erreurs dans la retranscription.
    • Certaines de ces erreurs peuvent être dues au modèle d’IA, qui n’est pas encore apte à déceler chaque particularité de chaque cerveau, puisque nous pensons tous différemment.
  • La précision du décodeur a diminué lorsque les scientifiques ont demandé aux participants de penser à une autre histoire, de compter ou de penser à des noms d’animaux tout en écoutant une histoire, ce qui a trompé facilement la machine.
  • Afin d’assurer le respect des pensées privées, la coopération du sujet est requise à la fois pour entraîner et utiliser le décodeur.
    • « Nous voulons nous assurer que les gens n’utilisent ces technologies que s’ils le souhaitent et que si cela les aide », explique un des auteurs de l’étude, Jerry Tang.
  • Et comme cette IA est externe au cerveau – contrairement à d’autres technologies qui utilisent des implants – ce décodeur nécessite l’utilisation d’une énorme machine et ne peut pas être utilisé en dehors d’un laboratoire.
    • Mais il s’agit également d’un avantage, puisque cette IA ne demande pas de chirurgie invasive.
    • Et les chercheurs espèrent un jour en faire une technologie plus compacte, voire portable.
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