Insulter Poutine est maintenant punissable

En Russie, les autorités peuvent désormais punir les médias en ligne et les particuliers pour la diffusion de fausses informations. La propagation d’informations considérées insultantes envers les autorités russes est également interdite.

Cette nouvelle législation offre la possibilité aux procureurs de se plaindre auprès de Roskomnazor, le chien de garde étatique des communications. Ce dernier peut bloquer l’accès aux sites web incriminés si leurs propriétaires ne suppriment pas rapidement les contenus. Pour cela, aucune décision de justice n’est nécessaire.

Prison

Cependant, d’autres plates-formes risquent d’être bloquées sans avertissement. Les publications coupables de diffuser des « informations non fiables socialement », peuvent être condamnées à des amendes pouvant aller jusqu’à 1,5 million de roubles (20.500 euros).

Les personnes sont également passibles d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à 15 jours si elles publient en ligne des documents qui expriment un manque de respect flagrant pour la société, l’Etat, les symboles officiels de l’Etat, la Constitution de la Fédération de Russie et les organes de pouvoir de l’Etat.

Lors de leur adoption au Parlement, le Conseil présidentiel des droits de l’homme a vivement critiqué ces mesures. Ce dernier a mis en garde contre leur utilisation potentielle comme méthodes de répression contre les détracteurs des autorités.

Censure

Auparavant ce mois-ci, des milliers de personnes ont manifesté à Moscou. Elles protestaient contre le projet du Kremlim de mettre en place un « Internet souverain » soumis à un contrôle accru de l’Etat. De cette manière, le gouvernement russe veut rediriger le trafic en ligne via des serveurs nationaux. Selon les opposants, cette décision permettra aux autorités de couper l’accès à des services tels que Facebook et Google ainsi qu’aux sites web qui critiquent le gouvernement russe.

Plus d’une centaine de personnalités, dont la militante des droits de l’homme Zoya Svetova et l’écrivaine Lyudmila Ulitskaya, ont signé une pétition contre ces nouvelles lois. Selon les signataires, avec ces mesures, le gouvernement applique une censure directe. .

Cependant, le gouvernement russe nie ces allégations. « Cette sphère de fausses informations est réglementée assez sévèrement dans de nombreux pays du monde, y compris en Europe. Il est donc nécessaire que la Russie prenne des mesures similaires », a déclaré un porte-parole du gouvernement russe.

La législation en ligne la plus stricte introduite par la Russie au cours des cinq dernières années exige notamment que les moteurs de recherche suppriment certains résultats de recherche. Les services de messagerie doivent également partager leurs clés de chiffrement avec les services de sécurité. Les réseaux sociaux doivent stocker les données personnelles de leurs utilisateurs sur des serveurs russes.

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