Hémorragie de main-d’œuvre au Royaume-Uni: 1,3 million de travailleurs étrangers auraient quitté le pays en un an

Environ 1,3 million de travailleurs étrangers auraient quitté le Royaume-Uni depuis le début de la pandémie de Covid-19, et bon nombre d’entre eux n’auraient aucune intention de revenir. Plusieurs secteurs sont particulièrement touchés par cet exode.

D’après une étude réalisée récemment par l’Economic Statistics Centre of Excellence (ESCoE), 1,3 million de travailleurs étrangers auraient quitté le Royaume-Uni entre le troisième trimestre 2019 et la même période en 2020, sous les effets conjugués du Brexit et de la pandémie. Pour la seule ville de Londres, le bilan se monte à 700.000 travailleurs, soit environ 8% de sa population totale. Et beaucoup d’entre eux n’auraient aucune intention de revenir.

Cet exode risque d’entraîner de sérieuses pénuries de main-d’œuvre dans plusieurs secteurs, souvent ceux le plus touchés par la crise, lorsque le pays sortira de son confinement. Un processus qui doit débuter le 8 mars pour se terminer le 21 juin.

Plusieurs raisons, liées au Brexit ou à la pandémie, explique cet exode massif. Les Echos pointent notamment le fait que certains d’entre eux ne sont pas parvenus à bénéficier des soutiens mis en place par le gouvernement britannique pour limiter les dégâts économiques de la pandémie. La peur de l’isolement familial suite aux restrictions en matière de déplacements internationaux aurait plus pesé pour d’autres. Enfin, le quotidien français évoque également un certain sentiment de rejet suite au départ du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Les secteurs les plus touchés: commerce, horeca, ‘au pair’…

Ainsi, le secteur du commerce aurait vu 217.000 de ses travailleurs non britanniques quitter le pays, tandis que dans l’horeca, le nombre atteint 158.000. D’autres secteurs comme celui de la manufacture, des transports ou de la construction doivent faire face aux départs de nombreux travailleurs. Ce dernier secteur aurait même perdu 20% de sa main-d’œuvre, de nombreux chantiers opérant désormais en sous-capacité, selon le Construction Industry Council. Sans oublier l’hôtellerie, où les travailleurs étrangers sont également très représentés.

Enfin, le Brexit a également rendu pratiquement impossible pour les jeunes Européens de décrocher une place de jeune fille ou jeune homme ‘au pair’ au Royaume-Uni. Ces derniers sont désormais contraints d’avoir un visa de travail et doivent gagner au moins 20.000 livres par an (plus de 23.000 euros) pour l’obtenir, soit le quadruple des tarifs habituels. De quoi mettre dans l’embarras des dizaines de milliers de familles britanniques, la demande en ‘au pair’ atteignant les 45.000 par an.

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