En 1986, deux agents libyens avaient organisé un attentat sur une discothèque à Berlin au cours duquel deux soldats américains avaient été tués. Le Président des Etats Unis d’alors, Ronald Reagan, avait ordonné une attaque aérienne de la résidence des Kadhafi à Tripoli en représailles. Selon Kadhafi, sa fille adoptive Hana, alors âgée de 6 mois, aurait trouvé la mort au cours de ce bombardement. Dans sa résidence de Bab al-Azizia, le Guide Libyen avait transformé la chambre de la petite fille en sanctuaire, et il avait fait mettre les éléments du mobilier dans des sarcophages de verre.
Lorsque les avoirs des Kadhafi ont été gelés en Suisse en février, au début du soulèvement populaire, le nom de Hana a resurgi dans les documents relatifs au patrimoine des Kadhafi : elle y était nommée comme l’un des membres de la famille. Lors de la prise de la résidence du dictateur par les rebelles, de nouveaux documents et des photographies sont apparus, qui confirment qu’Hana Kadhafi est bien vivante, qu’elle a étudié la médecine et l’anglais à Tripoli et travaille en tant que médecin. Un document d’examen est même signé en arabe « Hana Mouammar Kadhafi ». les rebelles ont également mis la main sur un passeport comportant la photographie d’une jeune femme qu’on pense être Hana, et des photos d’elle en compagnie d’une autre fille de Kadhafi, Aisha. Dans l’une des pièces de la résidence qui semble avoir été sa chambre, on a retrouvé des affaires et les photos d’une jeune femme en blouse médicale.
Il s’avère que beaucoup de Libyens avaient mis en doute le décès d’Hana, que Kadhafi avait inventé pour se présenter en victime des agressions militaires occidentales, gagner leur sympathie, et exacerber leur haine des Occidentaux.
La résidence de Kadhafi a été pillée et saccagée par les rebelles et les civils qui y ont pénétré à leur suite. Parmi les étonnantes trouvailles qu’ils ont pu y faire, outre des preuves de l’existence d’Hana, ils ont également trouvé un album photo ayant appartenu au dictateur, rempli de photos de Condoleezza Rice. Le Guide libyen idolâtrait visiblement la Secrétaire d’Etat des Etats Unis. En 2007, il en avait même fait part à la chaîne Al-Jazeera au cours d’une interview : « Je soutiens ma chère femme noire africaine. Je l’admire et je suis très fier de la façon dont elle se redresse pour donner des ordres aux dirigeants arabes… Leezza, Leezza, Leeza. … Je l’aime énormément. Je l’admire, et je suis fier d’elle, parce que c’est une femme noire d’origine africaine », avait-il dit.