La Grande-Bretagne vient de se doter des “pouvoirs d’espionnage les plus extrêmes du monde développé”

Au Royaume-Uni, la Chambre des Lords vient de voter une loi « Investigatory Powers Bill », aussi surnommée « Snooper Charter 2 » donnant des pouvoirs étendus au gouvernement pour l’espionnage et la surveillance des citoyens au moyen de leurs appareils connectés. La loi prévoit d’obliger les entreprises qui vendent des téléphones de réduire leur niveau de sécurité de telle sorte que ce appareils puissent faire l’objet d’écoutes, ou qu’ils donnent au gouvernement la possibilité de les pirater. Une autre mesure oblige les fournisseurs d’accès à conserver l’historique de navigation détaillé de leurs clients pendant un an. Les clients n’auront pas la possibilité de s’opposer à ces mesures.Les associations de défense de la vie privée ainsi que les firmes de technologie, dont Apple et Twitter, ont déjà contesté cette législation. Ces firmes affirment qu’elles n’ont pas la possibilité de la respecter, et que celle-ci vulnérabilisera leurs clients.En dépit de ces critiques, le projet de loi n’a pas été confronté à une très grande opposition au Parlement. Le seul amendement dont elle a été l’objet a consisté à prévoir une clause empêchant que ces mesures ne s’appliquent aux députés eux-mêmes, afin qu’ils ne puissent pas être espionnés. Le parti travailliste a élevé quelques objections, mais il n’a pas voté contre la loi.

Les pouvoirs d’espionnage les plus extrêmes du monde développé

Les critiques de la loi estiment qu’elle a été rédigée à la hâte et qu’elle a été présentée au Parlement sans être examinée en profondeur. Les firmes de technologies estiment que certaines de ses mesures demeurent floues et qu’elles pourraient donc être utilisées par le gouvernement pour forcer les entreprises à faire presque n’importe quoi.Certains craignent que ces données puissent être piratées puis divulguées, et rappelle que Talk Talk, une entreprise de communication, a été elle-même victime d’un piratage de très grande ampleur au cours de cette année.Cette législation pourrait peut-être doter le gouvernement britannique « des pouvoirs d’espionnage les plus extrêmes du monde développé », écrit The Independent.