À peine une semaine après la publication d’une photo du vice-premier ministre de Suède, entourée des femmes de son cabinet, le même gouvernement suédois féministe a défilé portant le foulard (hijab) pour le président Rouhani au cours d’une visite officielle en Iran.
À peine une semaine après la publication d’une photo du vice-premier ministre de Suède, entourée des femmes de son cabinet, le même gouvernement suédois féministe a défilé portant le foulard (hijab) pour le président Rouhani au cours d’une visite officielle en Iran.
Cela témoigne d’une acceptation explicite des lois discriminatoires contre les femmes en République islamique d’Iran, et de beaucoup d’hypocrisie, et même de cynisme, en ignorant les luttes des femmes iraniennes par souci de « respect et tolérance » pour une dictature qui utilise la charia.
Chaque jour, 3000 procès sont ouverts contre des femmes qui ne portent pas correctement leur hijab
Et cela, tandis que dans les rues de Téhéran, chaque jour, des milliers de femmes iraniennes sont arrêtées et interrogées par la police des mœurs (comme le montre la vidéo ci-dessous, lors de ces arrestations, ces femmes sont traitées de manière agressive et intimidées), uniquement parce que leurs hijabs ne les couvrent pas assez. (Selon les chiffres du ministère de l’intérieur de la république islamique d’Iran, chaque jour, plus de 3000 affaires judiciaires sont ouvertes par la police contre des femmes qui ne portent pas le hijab correctement).
(Cette vidéo montre l’arrestation des femmes qui veulent avoir la possibilité de choisir de porter ou non le hijab en Iran.
Les gens oublient apparemment que les femmes iraniennes se battent depuis 38 ans contre des lois discriminatoires qui leur ont été imposées par la dictature religieuse après la révolution.
Plaire aux ayatollahs
Encore plus cynique est l’extension de la discrimination et des mesures oppressives aux femmes européennes libres, uniquement pour plaire aux ayatollahs et pour signer des contrats commerciaux.
Ce n’est pas une première pour Rouhani. Auparavant, il avait fait couvrir en Italie toutes les œuvres d’art qu’il jugeait offensantes. Il a annulé à la dernière minute une visite prévue en Autriche, parce que le gouvernement autrichien ne pouvait garantir qu’aucune manifestation n’aurait lieu, a affirmé Ali Larijani, le président du parlement de la république islamique d’Iran.
Sur les photos suivantes : à titre de comparaison, lors d’une visite en Arabie Saoudite, respectivement Ursula von der Leyen, la ministre allemande de la Défense, la princesse héritière danoise Mary, et Michelle Obama, Première Dame des États-Unis.
President Barack Obama and First Lady Michelle Obama walk with King Salman bin Abdulaziz of Saudi Arabia at Erga Palace in Riyadh, Saudi Arabia, Jan. 27, 2015. (Official White House Photo by Pete Souza)
This official White House photograph is being made available only for publication by news organizations and/or for personal use printing by the subject(s) of the photograph. The photograph may not be manipulated in any way and may not be used in commercial or political materials, advertisements, emails, products, promotions that in any way suggests approval or endorsement of the President, the First Family, or the White House.
« Nous transigeons avec une idéologie monstrueuse ».
Le foulard, les œuvres d’art et une interdiction de manifestations : ce ne sont pas des questions politiques majeures, mais elles sont au cœur de notre civilisation et des droits fondamentaux humains. L’idée que l’oppression des femmes serait un « facteur culturel » ne fait que renforcer les islamistes fondamentalismes dans leur conviction. Même ici, en Europe occidentale, on respecte indirectement la vision extrémiste du monde des ayatollahs, des talibans, et de l’État islamique, autant pour des raisons économiques et politiques, que par un multiculturalisme égaré. Nous transigeons avec une idéologie monstrueuse aussi destructrice et dictatoriale que l’apartheid, le nazisme et le communisme.
De ce fait, ces idées gagnent plus de terrain ici aussi, avec toutes les conséquences terribles qui en découlent, comme nous l’avons vu en Belgique.
L’auteur Darya Safai est une Flamande militant pour les droits des femmes d’origine iranienne.
Cette opinion reflète uniquement l’opinion de l’auteur et elle est apparue initialement dans De Bron.