“Une interdiction du glyphosate en Europe perturberait le commerce mondial de produits agricoles”

Une interdiction d’utilisation du glyphosate en Europe pourrait perturber le commerce mondial de produits agricoles, indique Politico. Le site explique que de grandes nations agricoles, dont l’Argentine, l’Australie, le Brésil le Canada et la Nouvelle-Zélande, redoutent qu’une possible interdiction d’utilisation du pesticide au sein de l’Union Européenne porte atteinte à leurs ventes de produits agricoles. Ils pressent donc Bruxelles de leur dire ce qu’il en adviendra pour leurs exportations.

Une interdiction d’utilisation du glyphosate en Europe pourrait perturber le commerce mondial de produits agricoles, indique Politico. Le site explique que de grandes nations agricoles, dont l’Argentine, l’Australie, le Brésil le Canada et la Nouvelle-Zélande, redoutent qu’une possible interdiction d’utilisation du pesticide au sein de l’Union Européenne porte atteinte à leurs ventes de produits agricoles. Ils pressent donc Bruxelles de leur dire ce qu’il en adviendra pour leurs exportations.

En effet, si l’Union européenne empêche les fermiers du bloc d’utiliser le glyphosate, ces derniers pourraient exiger qu’elle cesse d’importer des produits agricoles dont la culture a fait appel à l’herbicide. L’Union Européenne sera donc contrainte d’adopter une nouvelle réglementation pour limiter les importations de produits contenant du glyphosate.En effet, une réglementation de 2005 ouvre la porte à une révision des niveaux de tolérance des produits chimiques présents dans les importations alimentaires.Le ministre argentin de l’Agriculture, Ricardo Buryaile, a déjà écrit une lettre au Commissaire européen à l’agriculture Phil Hogan et au Commissaire européen à la santé et à la sécurité alimentaire Vytenis Andriukaitis, pour leur faire part de ses inquiétudes concernant les exportations de soja du pays.L’Australie, le Brésil, le Canada, le Chili et la Nouvelle-Zélande ont également témoigné de leur préoccupation lors d’une réunion de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) qui s’est tenue les 22 et 23 mars dernier.

2 scénarios possibles

Si le glyphosate est effectivement interdit à partir du 15 décembre, 2 scénarios pourraient se produire. Si cette interdiction est motivée en raison d’inquiétudes sanitaires, l’Union Européenne devra informer l’OMC qu’elle ne tolérera plus qu’une limite de 0,01 mg par kilo de traces du pesticide dans les produits alimentaires. Cette quantité est très inférieure aux 20 mg par kilo qui constituent le seuil actuel de tolérance pour le soja importé du Brésil, par exemple.Cependant, si l’UE invoque une autre raison que des raisons de santé, la Commission peut introduire une « procédure de tolérance et d’importation », qui permettrait de relever cette limite maximale de résidus. Toutefois, des négociations pourraient conduire à une véritable interdiction des importations.

Protectionnisme

Le Canada soupçonne même l’Italie de tendance protectionnistes sur ce dossier. Le pays européen y verrait une opportunité commode pour restreindre les importations de blé dur canadien, l’ingrédient clé des pâtes.« Nous sommes le plus grand exportateur pour l’Italie. (…) De mon point de vue, il s’agit d’une campagne très active pour dénigrer la qualité et la sécurité du blé dur canadien, et bien sûr, cela ne se base pas sur la science », a affirmé Cam Dahl, président de Cereals Canada, une fédération de producteurs canadiens.La date de renouvellement de la licence du glyphosate est fixée au 15 décembre, et elle approche donc rapidement. Pourtant, l’UE peine à trouver un consensus. La Commission a proposé un renouvellement de 5 ans, mais les plus grands membres du bloc, dont l’Allemagne, la France et la Belgique, s’y opposent. Ces 2 dernières veulent une interdiction totale du produit chimique.