“François Hollande a fait exécuter 40 terroristes”

Au cours des dernières années, le président français François Hollande a ordonné l’élimination de plus de 40 ennemis de l’Etat par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). C’est ce que l’on découvre dans le livre « Erreurs fatales » écrit par le journaliste Vincent Nouzille, et dont le journal Le Monde a publié des extraits.

Au cours des dernières années, le président français François Hollande a ordonné l’élimination de plus de 40 ennemis de l’Etat par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE). C’est ce que l’on découvre dans le livre « Erreurs fatales » écrit par le journaliste Vincent Nouzille, et dont le journal Le Monde a publié des extraits.

Dans cet ouvrage, le président Hollande reconnaît avoir commandé lui-même ces exécutions :

« L’armée, la DGSE ont une liste de gens dont on peut penser qu’ils ont été responsables de prises d’otages ou d’actes contre nos intérêts. On m’a interrogé. J’ai dit : “Si vous les appréhendez, bien sûr…” »

Récemment, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, deux journalistes français, avaient publié un recueil de conversations avec le président Hollande qui avait suscité nombre de polémiques. L’une d’entre elle se rapportait au fait qu’il avait explicitement reconnu avoir commandé au moins « quatre assassinats ciblés ».

Cibles de grande valeur

Mais ce chiffre semble avoir été minimisé selon Le Monde, qui affirme qu’entre 2013 et 2016, ce serait « au moins une quarantaine » de djihadistes (dans le jargon : High Value Targets, ou HVT) qui auraient été « neutralisés » à l’étranger. Parmi eux, au moins huit citoyens français. Cela implique une opération militaire par mois, un nombre similaire à celui que l’on observait au cours de la guerre d’Algérie (à la fin des années 1950).Hollande marque un record et dépasse donc de loin ses prédécesseurs, Sarkozy et Chirac, qui se sont montré plus prudents en la matière.

La justice française n’apprécie guère cette loi du talion

La justice française témoigne de  peu de compréhension devant les actions de l’armée, selon l’écrivain. Y compris Juliette Le Borgne, ancienne procureur au parquet antiterroriste. Elle s’était indignée des révélations du général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées, qui avait déclaré  en octobre 2014 que ses commandos avaient procédé à l’exécution de 7 personnes, et qu’une autre était toujours activement recherchée :

« Nous avons appris, un peu furieux, par les médias, que des individus susceptibles d’être impliqués dans des affaires de terrorisme avaient été capturés et neutralisés par l’armée française. Notre objectif judiciaire, c’est de conserver ces personnes en vie pour les traduire en justice. Or ce n’est pas l’objectif de l’armée française. Nous voulons juste savoir la vérité, pour les familles. »