En France, le centre de déradicalisation de Pontourny a fermé ses portes. Dans ce centre, on a mené les premières expériences pour réintégrer dans la société des jeunes radicalisés, mais il semble que ce projet pilote se soit soldé par un fiasco. Sur les 25 places disponibles, seulement 9 ont été attribuées au maximum, et aucun des participants n’a suivi le cours dans son intégralité. Plusieurs causes expliquent cet échec : le programme n’était pas individualisé, la participation se faisait sur une base entièrement volontaire, et le centre était situé dans un endroit isolé, ce qui signifie que les participants se sentaient coupés de leur environnement.
Abus de fonds publics
Mais ce n’est pas tout : Sonia Imloul, la responsable d’un centre similaire basé dans le département de la Seine-Saint-Denis, a été condamnée en mars à 4 mois de prison avec sursis pour le détournement de 60 000 euros de fonds publics.En juin, les parents de trois djihadistes qui avaient rejoint l’Etat islamique (EI) ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs terroristes, financement du terrorisme et abus de confiance en relation avec une entreprise terroriste ». On les soupçonne d’avoir adressé près de 50 000 euros provenant de l’association à but non lucratif « Syrie Prévention Famille » à leurs enfants en Syrie. Or, cette association avait pour but d’aider les familles confrontées à la radicalisation religieuse, et à ce titre, elle avait perçu 90 000 euros de subventions publiques.Le gouvernement français ne se décourage pas, et continue de chercher une formule qui fonctionne pour parvenir à la déradicalisation des populations concernées.En France, 18 500 personnes sont enregistrées auprès des services de sécurité comme étant possiblement radicalisées. C’est 60 % de plus qu’en 2015. Selon le ministre français de l’Intérieur Gérard Collomb, ce chiffre continue de croître.
Une déradicalisation est-elle possible?
Une difficulté supplémentaire concerne la méthode à employer pour la déradicalisation. Il est généralement admis que les prisons sont des viviers de l’extrémisme et que les méthodes purement répressives ne fonctionnent pas. Il n’y a donc pas de consensus concernant une formule idéale pour déradicaliser quelqu’un, ni si cette déradicalisation est de l’ordre du possible.Un petit groupe de sénateurs français a récemment mené une enquête sur les différents programmes et projets de déradicalisation et leur conclusion était peu encourageante : « Il n’y a pas de formule magique » pour déprogrammer quelqu’un. Cependant, dans leur rapport, ils font valoir que seule une approche individualisée du problème peut mener à des résultats.