De moins en moins de nuages à l’horizon : la France ne devrait, elle non plus, pas connaître de récession de sitôt

Des prévisions optimistes de la part de deux voix importantes de l’économie française. Le premier et le deuxième trimestre devraient offrir une légère croissance. La récession serait ainsi évitée dans les mois à venir.

Pourquoi est-ce important ?

Partout en Europe, les perspectives s'améliorent. Il y a quelques mois, les experts prévoyaient encore que l'économie européenne allait tomber dans la récession, vers la fin de l'année 2022 et/ou sur l'année 2023. Mais au fil du temps, il s'avère qu'elle est plus résistante qu'ils ne le croyaient et les nuages sombres se dissipent.

Dans l’actu : les perspectives économiques de la Banque de France.

  • L’institution monétaire interroge 8.500 chefs d’entreprise tous les mois. Dans son rapport publié mercredi et relayé par BFM Business, elle conclut que « l’activité a de nouveau progressé dans chacun des trois grands secteurs (industrie, construction, services, NDLR) au mois de janvier. »
    • Et qui plus est « de façon plus prononcée qu’ils ne l’avaient anticipé le mois dernier. »
  • Ainsi, elle estime la croissance du PIB à 0,2% pour le mois de janvier. De même pour le mois de février, qui devrait connaître une croissance (quoique faible). « On peut écarter le risque de récession cet hiver », en déduit le président de la banque, Olivier Garnier.
  • Il estime ainsi que la deuxième économie de l’UE ne devrait pas connaître de contraction sur le premier trimestre de l’année.
    • Une estimation qui fait écho à une étude de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), publiée mardi, qui fait état d’une légère croissance de 0,2%, au premier et au deuxième trimestre de l’année 2023 (après une croissance de 0,1% sur le dernier trimestre de l’année dernière).

Les perspectives s’améliorent en Europe

Le contexte : De plus en plus de pays voient les risques de récession se réduire.

  • Le PIB de la zone euro a augmenté de 0,1% au dernier trimestre de 2022. Une bonne nouvelle, malgré un ralentissement (croissance de 0,3% au trimestre précédent), car les économistes s’attendaient à un chiffre négatif.
    • L’Allemagne, première puissance économique de l’UE et pays le plus durement touché par la baisse des livraisons de gaz russe, n’a elle non plus pas connu de contraction (ni de croissance d’ailleurs) au dernier trimestre de l’année. L’institut d’études économiques Ifo s’attend néanmoins à une légère contraction pour le premier trimestre de cette année, mais à une croissance sur le premier semestre.
    • Pareil pour la Belgique, qui a évité la contraction attendue, avec une croissance de 0,1% sur le dernier trimestre. Fin décembre, la Banque Nationale de Belgique tablait sur une croissance de l’économie en 2023.
    • Au Royaume-Uni, la Bank of England prévoyait une récession inévitable, longue et douloureuse, mais a changé son fusil d’épaule il y a quelques jours. La récession serait « plus courte et moins sévère » que ce qui était prévu avant. Le pays n’est pas encore sorti de l’auberge, mais c’est déjà une amélioration.
  • D’autres signes positifs viennent du côté du PMI (indice des directeurs d’achat) de S&P Global. Selon les chiffres préliminaires pour le mois de janvier, l’activité économique a renoué avec la croissance en Europe, pour une première fois depuis au moins six mois. C’est, là aussi, mieux que prévu.

Les raisons : amélioration du contexte économique.

  • L’inflation continue de baisser, avec les prix de l’énergie, ce qui redonne de la confiance aux entreprises. La réouverture de la Chine aussi booste la confiance des entreprises, surtout de celles qui exportent.
  • Dans son rapport, la Banque de France note aussi le fait que les problèmes d’approvisionnement continuent à se résorber (depuis près d’un an) comme élément positif pour la confiance des entreprises et l’économie dans son ensemble.

Les risques : quelques inconnues persistent.

  • Il reste néanmoins des risques. La hausse des taux d’intérêt devrait par exemple continuer son parcours (et son impact ne se fait habituellement sentir que plus tard), comme l’inflation sous-jacente n’est pas encore sous contrôle en Europe. Il y a aussi la hausse des salaires, notamment en Belgique, qui ne va se faire sentir que cette année. Puis la Chine aussi, dont la réouverture pourrait provoquer un nouvel emballement des prix de l’énergie.
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