FEB : « La mise à l’arrêt du pays ne fait que compliquer la reprise et est irresponsable »

« La mise à l’arrêt du pays par des actions et des manifestations ne fait que compliquer la reprise économique et n’aide personne », s’est offusquée lundi la Fédération des entreprises de Belgique, en réaction à la manifestation nationale à Bruxelles de la FGTB et de la CSC. La FEB dit ne pas comprendre que les syndicats choisissent d’organiser une manifestation de masse et de repartir en guerre contre la norme salariale « qui protège notre compétitivité et nos emplois ».

Si la Fédération respecte l’autonomie syndicale d’organiser des actions collectives, ainsi que la liberté d’association et d’expression qui s’applique à tous les citoyens et organisations, elle rappelle toutefois que le droit de grève n’est pas absolu. « Aucun droit n’est d’ailleurs absolu », ajoute-t-elle en réponse à l’affirmation des syndicats selon qui le droit de grève est menacé.

Pour la FGTB et la CSC, il faut modifier la loi sur la norme salariale de 1996. « Dans les circonstances actuelles, c’est ignorer complètement la réalité. Les dernières décennies ont clairement montré que la combinaison de taux d’inflation élevés et du système d’indexation automatique des salaires constitue un cocktail particulièrement explosif », répond la FEB.

« Nous nous trouvons à nouveau aujourd’hui dans une situation dangereuse où la spirale auto-renforcée et néfaste salaires-prix (une forte inflation entraîne une forte indexation des salaires, qui entraîne à son tour une inflation plus élevée, et ainsi de suite) menace d’apparaître », met en garde la fédération patronale. Elle a d’ailleurs appelé la semaine dernière les partenaires sociaux et le gouvernement à revoir ce système d’indexation.

Enfin, la FEB estime « totalement irresponsable » de réunir autant de monde en pleine quatrième vague de coronavirus.

Les actions syndicales « sont totalement injustifiées en termes de timing et leur message nie les problèmes. Si les syndicats veulent mettre fin à la norme salariale et préfèrent des négociations salariales totalement libres, les employeurs n’y voient aucune objection. Il faut donc choisir entre la loi sur la norme salariale et l’indexation ou pas de loi sur la norme salariale et pas d’indexation non plus », dit Pieter Timmermans, CEO de la FEB.

« Au lieu de nier les problèmes et de les reporter comme par le passé, nous appelons les syndicats à engager un dialogue afin d’éviter une crise de compétitivité. Mieux vaut prévenir que guérir », conclut-il.

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