Le contrat de travail conventionnel à temps plein est en voie de disparition, indique le magazine web Quartz. Une étude menée par les économistes Lawrence Katz de l’Université d’Harvard et Alan Krueger de l’Université de Princeton montre qu’entre 2005 et 2015, la proportion d’Américains employés dans ce qu’ils appellent le « travail alternatif » a grimpé de 10,7 % à 15,8 %.Le travail alternatif se caractérise par son caractère temporaire ou irrégulier. Il peut recouvrir les emplois occupés par les indépendants ou les travailleurs intérimaires.« Nous avons trouvé que 94 % de la croissance nette d’emplois au cours de la dernière décennie se rangeaient dans la catégorie du travail alternatif. Et plus de 60 % provenaient de la croissance du nombre d’indépendants, de freelances, et de sous-traitants », indiquent les auteurs. En clair, la quasi-totalité des 10 millions d’emplois créés entre 2005 et 2015 n’était pas des contrats de travail à plein temps classiques.Les chercheurs ont été d’autant plus surpris, que cette étude avait pour objectif initial de mesurer la taille de l’économie du partage. Or, entre 1995 et 2005, le travail alternatif n’avait crû que très faiblement.
Les femmes
Les 2 scientifiques ont observé que toutes les catégories de contrats du travail alternatif avaient connu un essor entre 2005 et 2015. Mais c’est surtout le recours aux travailleurs indépendants et aux travailleurs détachés par des sociétés de sous-traitance qui ont progressé le plus.En outre, même si toutes les catégories démographiques sont touchées par le recul des emplois conventionnels à plein temps, celui-ci affecte plus particulièrement les femmes. Les chercheurs ont constaté une forte hausse du travail alternatif chez les femmes. Ils l’expliquent par le fait que les secteurs qui ont le plus recours à ces formes de contrats sont aussi les plus féminisés, comme l’éducation et la santé.