Les entreprises américaines recommencent à délocaliser des emplois au Mexique et le rythme de ces délocalisations s’accélère, rapporte Bloomberg. Peu après les élections présidentielles américaines, Trump avait dénoncé sur Twitter les projets de certaines entreprises pour créer des usines ou des filiales au Mexique, notamment Ford et Carrier. Ces dernières, comme d’autres, avaient finalement choisi d’abandonner ces projets, et de créer les emplois correspondants aux Etats-Unis.Mais il semble que la tendance se soit inversée depuis, et de plus en plus d’entreprises du pays choisissent à nouveau de s’installer au Mexique. C’est le cas d’Illinois Tool Works (Illinois), de Triumph Group (Washington) ou de TE Connectivity (New Jersey). Ces 3 entreprises ont décidé de fermer leur usine américaine et d’ouvrir une nouvelle unité de production mexicaine.
Trump : beaucoup de bruit pour rien ?
Dans sa chronique du New York Times, le lauréat du prix Nobel d’économie Paul Krugman se demande si Trump sera effectivement très actif dans le domaine commercial, ou si ses imprécations n’étaient que du vent :
« Après une courte pause – Reste à savoir s’il s’agissait d’une pause réelle, ou seulement d’une pause dans les annonces – il semble que les CEOs ont décidé que l’ALENA n’était pas si menacé. »
Selon Krugman, les entreprises commencent à croire que Trump ne sera pas en mesure de lancer des négociations sur le commerce, maintenant que son taux d’opinions favorables est tombé à 36%, qu’il a essuyé le rejet des tribunaux sur ses interdictions d’entrée des Etats-Unis par des ressortissants de pays musulmans, et que son projet de retrait de l’Obamacare s’est heurté au désaccord de la Chambre des représentants. Krugman explique aussi pourquoi le protectionnisme nuirait à l’économie américaine :
«Que peut-on dire des effets du protectionnisme ? […] Le fait est que le commerce moderne crée une interdépendance inédite dans le commerce traditionnel ; les choses que vous exportez sont souvent produites avec de nombreux composants importés et celles que vous importez comprennent souvent un grand nombre de produits que vous avez exportés vous-même. »
L’ALENA maintenu tel quel pour l’essentiel
Le Wall Street Journal a rapporté ce week-end que les documents diffusés pour la renégociation de l’ALENA indiquent que les modifications sur lesquelles elle portera seront bien moindres que prévu initialement, et qu’en particulier, les points les plus controversés demeureront inchangés.Pendant la campagne présidentielle, Trump avait qualifié cet accord commercial conclu entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada de « désastre ».