Les enfants français ne savent plus écrire

Priorités

Les compétences des enfants français en matière de langue écrite reculent à grands pas, indiquent les chiffres de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère français de l’Education.

Des tests ont montré que l’an dernier, sur une dictée de 67 mots, sans difficultés linguistiques particulières, des enfants français de 10 ans ont réalisé en moyenne 17,8 fautes, soit une hausse de 3,5 fautes sur une période de 8 ans.

Il y a 30 ans, en moyenne, pour une même dictée, on comptait 10,6 fautes de moyenne. De relativement bons résultats en orthographe sont enregistrés, contrairement à  la grammaire.

Il faut cependant remarquer que des différences claires apparaissent entre enfants issus de diverses classes sociales. Parmi les enfants des catégories sociales plus élevées, le nombre de fautes est moindre.

D’autre part, force est de constater que toutes les catégories sociales accusent une diminution des compétences à l’écrit. L’année, des enfants de cadres et de parents ayant des professions intellectuelles supérieures ont fait en moyenne 13,2 fautes, soit plus du double des fautes constatées il y a neuf ans (6,6 fautes en moyenne).

En ce qui concerne les enfants de la classe ouvrière, on est passé de 12,6 à 19,2 fautes. Tous les systèmes d’enseignement sont touchés par ce problème.

Le recul des compétences écrites est dû selon le gouvernement français à  un glissement des priorités dans l’enseignement. Seuls 67,4% des professeurs français prévoient fréquemment une dictée. Les autres n’en font qu’occasionnellement, exceptionnellement ou jamais.

Pour beaucoup d’enseignants, la langue écrite correcte a perdu de son importance, estiment les chercheurs. Une étude de la Depp, il y a 3 ans, a montré que 49% des enseignants accordaient la priorité à la correction de la langue parlée. La correction de la langue écrite n’a été considérée comme prioritaire que par 41% des professeurs.