En Belgique, la discrimination à l’embauche des personnes d’origine étrangère reste un problème majeur

Il est toujours difficile pour une personne d’origine étrangère de décrocher un emploi. La discrimination reste un phénomène structurel du marché du travail belge, même si la situation s’améliore, analyse mercredi Unia sur base du Monitoring socio-économique publié conjointement avec le SPF Emploi.

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Seulement 46,5% des personnes d’origine maghrébine ont un emploi, contre 73,7% des personnes d’origine belge. Les personnes originaires du Proche/Moyen-Orient sont encore plus mal loties avec 33,6%, relève Unia. « Pour ces dernières, cela peut s’expliquer en grande partie par le fait qu’il y a davantage de nouveaux arrivants qui cherchent encore leur place sur le marché du travail », analyse le directeur du centre, Patrick Charlier.

Le diplôme est un élément déterminant pour trouver un emploi, mais Unia constate là aussi une différence. « Les personnes d’origine belge peuvent obtenir un emploi bien rémunéré avec n’importe quel diplôme. Pour celles non originaires de l’Union européenne, leur diplôme les aide à trouver un emploi bien rémunéré uniquement dans le secteur dans lequel elles sont spécialisées. »

Mise en garde de l’OCDE

Pour les jeunes également, le contraste est important. Les jeunes d’origine étrangère trouvent beaucoup moins vite du travail que leurs pairs d’origine belge. Les jeunes d’origine belge trouvent leur premier emploi dans un délai d’environ trois mois, un délai qui monte à plus d’un an pour les jeunes issus du Proche/Moyen-Orient, souligne le centre. ‘Le fossé se crée dès le début de la carrière.’

L’OCDE a mis en garde la Belgique en 2019 au sujet de son faible taux d’emploi général. ‘Le Monitoring socioéconomique souligne des avancées positives, mais les progrès sont trop lents’, déplore Unia.