Un candidat d’extrême droite président de l’Autriche ?

En Autriche, c’est Norbert Hofer (à droite sur la photo), le candidat Parti de la liberté (FPÖ), un parti populiste anti-immigration qui est arrivé en tête du premier  des élections présidentielles, avec 36,4% des votes. Bien que la fonction présidentielle soit largement honorifique, le reste du monde a suivi avec beaucoup d’ intérêt le résultat de ce vote qui témoigne une nouvelle fois de la défiance des citoyens pour les partis traditionnels. Le candidat des Verts, Alexander Van der Bellen, est arrivé second avec 20,4% des suffrages. Lui-même fils de réfugiés, il est favorable à une politique d’accueil des réfugiés.Irmegard Griss, un ancien président de la Cour suprême autrichienne, qui s’est présenté en tant que candidat indépendant, a terminé troisième. Les représentants des deux partis traditionnels qui forment la coalition actuellement au pouvoir, le parti SPÖ social-démocrate, et le parti populaire autrichien, (respectivement Rudolf Hundstorfer et Andreas Kohl) auraient recueilli chacun environ 11% des votes.C’est la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale que les candidats de ces deux partis ne parviennent pas au second tour.Selon la correspondante de la BBC à Vienne, Bethany Bell, il s’agit d’un grand bouleversement pour la politique autrichienne. Le pays avait toujours eu un président de centre droit ou de centre gauche depuis 1945. Comme ailleurs dans le monde, il semble que les électeurs aient décidé de tourner le dos à l’establishment.La nette victoire du représentant de l’extrême-droite confirme l’insatisfaction de la manière dont le gouvernement gère la crise des réfugiés, mais aussi la crise économique. Une enquête montre que seulement 12% des Autrichiens pensent que le pays va dans la bonne direction. 52% pensent le contraire.Le second tour est prévu pour le 22 mai prochain. Heinz Fischer, l’actuel président de l’Autriche, qui achève son second mandat, ne pouvait pas se présenter une troisième fois.