Elon Musk cache bien son jeu : le milliardaire a créé discrètement sa propre société d’intelligence artificielle

Très critique à l’égard de l’IA dont il disait vouloir freiner la progression, voilà qu’Elon Musk a créé le mois dernier X.AI Corp.

Dans l’actu : le Wall Street Journal et le Financial Times ont appris qu’Elon Musk avait créé sa propre société spécialisée en IA.

  • On ne sait pas grand-chose de X.AI Corp. Seulement que cette nouvelle société a été constituée dans le Nevada et que Musk est son seul directeur, avec Jared Birchal comme secrétaire.
  • Le nom fait évidemment penser au récent changement de Twitter en X Corp.

Les détails : plusieurs indices.

  • Est-ce qu’Elon Musk est en train de créer une IA générative qu’il pourra déployer dans Twitter ? La semaine dernière, on apprenait que le milliardaire avait acheté environ 10.000 unités de traitement graphique (GPU) en vue d’augmenter la capacité de calcul de l’un des deux centres de données de Twitter.
  • En février dernier, l’embauche de Twitter de deux anciens employés de DeepMind, le laboratoire de recherche en IA d’Alphabet (Google), suggérait déjà que l’entreprise avait des ambitions en matière d’IA.
  • En toile de fond, il y a les fameuses rumeurs autour de la super-application X, une sorte d’application à tout faire (discuter, payer, commander, réserver…), comme certaines applications chinoises pour lesquelles Musk s’est déjà montré admiratif. WeChat de Tencent par exemple.

Zoom avant : Elon Musk et l’IA.

  • Le patron de Tesla et Twitter n’est pas étranger à l’IA. Il fait d’ailleurs partie des membres fondateurs d’OpenAI, dont le chatGPT a déferlé comme un raz de marée en 2023.
  • Sorti du Conseil d’administration il y a quelques années, Elon Musk a critiqué cette IA générative qui selon lui est biaisée politiquement.
  • Avec d’autres, dont le co-fondateur d’Apple, il a appelé dans une lettre ouverte à mettre sur pause pour six mois le développement de l’IA afin qu’un cadre soit fixé face au danger que l’IA représente pour l’humanité.
    • Un appel qui divise : Meta ou encore Bill Gates estiment qu’on ne peut pas arrêter le progrès et qu’une pause serait inefficace, en plus de laisser une avance à la concurrence étrangère.
    • Les gouvernements des États-Unis et de la Chine sont plus prudents et tentent logiquement de jouer leur rôle de régulateur.
  • Toutes ces gesticulations sont d’une énorme hypocrisie et la course à l’IA est qu’on le veuille ou non lancée : comme d’autres, Elon Musk essaye sans doute de gagner du temps.