Duchâtelet : “Les gens doivent travailler jusqu’à 67 ans, alors que nous avons un demi-million de chômeurs. Comment peut-on être aussi stupide ?”

« Le monde politique ne peut pas faire face à la rapidité des évolutions technologiques. Les politiciens sont coincés dans un état d’esprit dépassé, avec la devise «l’emploi est la base de la prospérité ». Tous les partis politiques en sont encore convaincus. Par conséquent, ils exigent que les gens travaillent jusqu’à l’âge de 67 ans, alors qu’il y a un demi-million de chômeurs. Comment peut-on être aussi stupide ? »

« Le monde politique ne peut pas faire face à la rapidité des évolutions technologiques. Les politiciens sont coincés dans un état d’esprit dépassé, avec la devise «l’emploi est la base de la prospérité ». Tous les partis politiques en sont encore convaincus. Par conséquent, ils exigent que les gens travaillent jusqu’à l’âge de 67 ans, alors qu’il y a un demi-million de chômeurs. Comment peut-on être aussi stupide ? »

Ainsi s’exprime l’entrepreneur et mécène du football flamand Roland Duchâtelet dans une interview donnée à Humo, où il s’en prend à l’élite politique. Selon l’ancien propriétaire du Standard de Liège, la création de nouveaux emplois aujourd’hui consiste essentiellement en des emplois qui ne rapportent pas d’impôts – des emplois dans le secteur public, par exemple – et non des emplois dans des entreprises :

« En Belgique, le nombre d’emplois au sein du gouvernement ou subventionnés par le gouvernement, atteint 45 % du total. Si vous appliquez aussi des cotisations de sécurité sociale, quelle est la destination de cet argent? C’est l’Etat. Mais qui paie pour les employés ? C’est l’Etat. Ainsi , 45 % ne rapportent rien à la sécurité sociale en net. Peu de gens comprennent cela ».

Un revenu de base pour tout le monde

Duchâtelet a longtemps été un défenseur du revenu de base, qui est maintenant à l’ordre du jour dans presque tous les pays occidentaux. Selon le créateur du plan, l’économiste Enno Schmidt, un revenu de base  redonnerait de la dignité et une sécurité financière aux pauvres. Il stimulerait également la créativité et la création d’entreprises. Les porteurs de projets n’hésiteraient plus à tenter de réaliser leur rêve. Chacun pourrait poursuivre ses passions, plutôt que d’occuper un emploi alimentaire. Pour Schmidt, il s’agit d’un combat comparable à la lutte pour les droits civiques, comme le vote des femmes, ou la fin de l’esclavage.

En Belgique, le revenu de base est inclus dans le programme d’un certain nombre de partis. Le programme du mouvement belge Vivant (acronyme de « Individuele Vrijheid en Arbeid in een Nieuwe Toekomst » – ‘liberté individuelle et travail dans un nouvel avenir’), fondé par l’entrepreneur flamand et ancien président du Standard de Liège Roland Duchâtelet, basé sur la démocratie directe, le revenu de base pour tous les adultes, qu’il appelle « allocation citoyenne », est un thème central. Selon Duchâtelet, chaque citoyen a droit à un revenu permanent et inconditionnel et il peut décider le montant supplémentaire qu’il ou elle veut gagner en travaillant.

Les subventions pour les entreprises et les autres dépenses inutiles

Ce revenu de base pourrait être financé relativement facilement par des coupes budgétaires :

« Les revenus des travailleurs n’ont pas augmenté au cours des quinze dernières années, si vous les corrigez de l’inflation. Mais les dépenses publiques ont considérablement augmenté : en dix ans, vous avez une augmentation de 25 %. Le gouvernement dépense trop d’argent sur des choses inutiles, comme les subventions pour les entreprises ».

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