Des produits de beauté fabriqués avec la peau de prisonniers chinois exécutés

Une société de cosmétiques chinoise a utilisé de la peau prélevée sur les corps de condamnés à mort chinois pour en extraire le collagène qui est ensuite revendu au Royaume Uni et dans d’autres pays de l’Europe.

Le Guardian, qui a mené une vaste enquête à ce sujet en 2005, est entré en contact avec un agent qui a expliqué que la collecte d’organes et de tissus sur les prisonniers exécutés en Chine était assez courante, « traditionnelle », selon ses propres dires. La société pouvait également exploiter le collagène de foetus avortés. L’homme a expliqué que cette entreprise exportait ces produits vers les pays occidentaux via Hong Kong, pour des prix qui n’atteignaient même pas 5% du prix du collagène humain provenant de ces pays.

En juin 2001, Wang Guoqi, un médecin de l’armée chinoise qui avait fait une demande d’asile aux Etats Unis, avait expliqué au Congrès américain qu’il avait aidé des chirurgiens à prélever des organes de plus de 100 prisonniers qui venaient juste d’être exécutés, sans que leur consentement préalable ait été obtenu. L’hôpital paramilitaire de Tianjin pour lequel Wang travaillait revendait ces organes. Ses déclarations ont confirmé ce que des activistes chinois avaient clamé à plusieurs reprises, précisant que les tissus ainsi collectés étaient revendus à des chirurgiens qui offraient leurs services à des étrangers pour des greffes d’organes. Cependant, les autorités chinoises ont nié que les organes puissent être prélevés sans l’accord des donneurs.

Le collagène est une protéine que l’on trouve dans les os, les cartilages, la peau et les tendons, essentiel à l’élasticité de la peau et à sa résistance. Au fil du temps, le collagène contenu naturellement dans la peau se décompose, ce qui provoque le relâchement cutané et l’apparition des rides. Les injections de collagène sont utilisées pour remplacer le collagène épuisé, en comblement des rides, ou pour améliorer l’aspect des lèvres. En général, on utilise le collagène provenant de bovidés ou de porcs, mais le collagène humain peut être aussi utilisé, et environ 150.000 injections sont réalisées annuellement au Royaume Uni.

Dans de rares cas les injections de collagène peuvent provoquer des allergies et des réactions inflammatoires, qui peuvent causer de l’inconfort, des cicatrices et des défigurations. Elles peuvent être le vecteur de certaines maladies, comme l’hépatite et la forme humaine de la maladie de la vache folle.