Il est loin, le temps où Charles Delvaux avait créé une vitrine dans son atelier en 1829, qui permettait aux passants de le voir travailler dans son atelier. Le maroquinier de luxe vient d’ouvrir son capital à Fung Brands Limited, un fonds d’investissement patrimonial des actionnaires du géant chinois de l’habillement Li & Fung, qui a déjà pris des parts dans des sociétés du secteur du luxe, et notamment le chausseur français Robert Clergerie, au mois de mars de cette année, et dont une autre branche du groupe a racheté Cerruti l’année dernière.
Il s’agit d’une première, car jusqu’à présent, le capital de Delvaux était entièrement détenu par la famille Schwennicke, depuis le rachat de la société de maroquinerie en 1933 par Franz Schwennicke, qui lui avait permis d’entrer dans le monde de la haute couture. Le but de cette prise de participation est d’accélérer le développement les ventes à l’international. Aujourd’hui, 80% des ventes du maroquinier sont encore réalisées sur le territoire national. Delvaux a commencé à être présent sur les grandes places internationales, au Japon, et dans des grands magasins chics de New York, Chicago, Beverly Hills, Londres, Milan, Seoul, Pékin ou Hong Kong. Et cette année, cette internationalisation devrait se poursuivre par la conquête de Paris, Cologne et Vienne.
Cette stratégie permettra peut-être un retour définitif vers de bonnes perspectives pour l’entreprise, dont les résultats pour l’année dernière étaient encore négatifs (1,5 millions d’euros de pertes sur un chiffre d’affaires d’environ 18 millions en 2010, contre 6,7 millions de pertes en 2009), suite à la restructuration de la société. Pour 2011, les prévisions sont bien meilleures, les ventes ont augmenté de 10%, et Delvaux prévoit que l’année sera bénéficiaire.