De nombreuses villes dans le monde perdent des habitants et il n’y a qu’une chose à faire

Beaucoup de villes dans le monde perdent des habitants. Mieux vaut tenter de gérer ce déclin plutôt que d’essayer de l’endiguer totalement, écrit The Economist.

Un des grands plus grands défis actuels est de savoir comment accueillir les centaines de millions de personnes qui affluent vers les villes, principalement au sein des économiques émergentes. « Faire face à ce torrent humain sera très difficile mais au moins, le problème est connu », explique The Economist. Mais il existe un autre dilemme urbain urgent : les villes qui perdent des habitants.

Près d’une ville américaine sur dix se rétrécit. Près d’un tiers des villes allemandes sont dans la même situation et ce chiffre évolue sensiblement. Bien que les plus grandes villes du Japon soient en plein essor, un nombre important de petites localités sont en train de crouler. Nombreuses sont les villes qui ont commencé à se réduire en Corée du Sud, une tendance qui est sur le point d’augmenter sauf si les couples commencent à avoir plus d’enfants. La Chine risque très certainement de suivre car le développement urbain rapide subira la puissance de la contraction démographique. La population urbaine chinoise atteindra son point culminant d’ici le milieu du siècle présent et les villes qui ont connu l’ancien boom industriel sont déjà sur la pente descendante.

Les conséquences de cette désertion des habitants des villes mondiales sont diverses : les investisseurs ne souhaitent pas investir dans des bâtiments désaffectés, les criminels les remplacent, l’entretien des infrastructures abandonnées est élevé et les travailleurs ambitieux peuvent refuser de se déplacer dans des endroits où la clientèle potentielle se réduit. Par ailleurs, une population active réduite représente une base fragile pour équilibrer les pensions.

« Tenter de ramener les travailleurs vers ces villes rétrécies est une erreur. Les personnes partent des petites villes vers des villes plus grandes en Allemagne et au Japon car ces agglomérations plus importantes ont des économies plus fortes et une diversité d’emplois mieux rémunérés », expliquent The Economist. .

Ces tentatives ont pourtant été nombreuses. Le Japon a par exemple promis des réductions d’impôts aux entreprises qui sont prêtes à déplacer leurs sièges en-dehors de Tokyo et les villes américaines et européennes en difficulté ont investi dans la construction de bureaux, de musées et dans les transports publics. Mais les personnes ne reviennent pas.

Pour The Economist, la conclusion est simple : « La meilleure politique est d’acquérir ces bureaux vides et ces immeubles, de les démolir et de laisser la nature revenir, quelque chose qui a bien fonctionné à Dessau-Rosslau, ville allemande dans le Land de Saxe-Anhalt et a Pittsburg, aux Etats-Unis. Cela demandera de l’argent et un nouvel état d’esprit. Les urbanistes sont des experts lorsqu’il s’agit de faire en sorte que les villes fonctionnent mieux au fur et à mesure qu’elles grandissent. Garder en bonne santé les villes qui rétrécissent est tout aussi noble ».