Constat alarmant: 16% des indépendants de Belgique vivent sous le seuil de la pauvreté

Le constat est alarmant : 16% des indépendants gagnent moins de 833 euros par mois, alors que le seuil de pauvreté est fixé à 973 euros mensuels, indique aujourd’hui le Syndicat neutre pour Indépendant . Afin de combattre la précarité grandissante des indépendants, le SNI plaide pour l’extension de l’assurance faillite, une indemnité de cessation d’activité et un meilleur soutien pour les entrepreneurs starters. La réforme du calcul des cotisations sociales, prévue pour 2015 au plus tard, pourra déjà aider un peu.

Les revenus des indépendants sont en chute libre. En 2012, ils étaient de 20.492 nets par an, soit 4,5% de moins qu’en 2011 (21.439 euros par an). Il s’agit ici du revenu net, donc du revenu professionnel brut diminué des dépenses et des charges professionnelles. Ce montant est comparable au salaire net d’un salarié, qui était en moyenne en 2012 de 24.773 euros, soit 21% de plus que le revenu moyen des indépendants. Les plus bas revenus sont constatés dans des secteurs tels que l’agriculture (10.573 euros), les services (12.351 euros) et le commerce (18.344 euros). Les professions libérales ont des revenus plus élevés (30.313 euros).

« Le cliché selon lequel tous les indépendants sont riches ne correspond pas à la réalité. Un groupe limité d’indépendants est très bien nanti, mais d’un autre côté, un groupe beaucoup plus important vit dans la misère. Au total, on compte 683.519 indépendants à titre principal dont 109.917 (16%) gagnent moins de 833 euros par mois, alors que le seuil de pauvreté est fixé à 973 euros par mois », explique le SNI.

Le SNI propose plusieurs solutions pour s’attaquer à la pauvreté. Tout d’abord, il faut élargir l’assurance faillite aux entrepreneurs qui ont sollicité une réorganisation judiciaire, ceux qui ne sont plus en mesure d’honorer leurs factures et ceux qui risquent de tomber en faillite. Entre juillet 2009 et janvier 2011, le gouvernement fédéral précédent l’avait fait à titre de mesure anticrise, avec pour conséquence une augmentation des demandes de 91%. Maintenant, le SNI veut que cette extension ait un caractère permanent.

L’organisation des entrepreneurs indépendants demande également l’introduction d’une indemnité de cessation d’activité. Si un entrepreneur constate que son activité n’est plus viable et y met un terme, il pourrait alors sous certaines conditions recevoir une indemnité. Ce qui n’est, à l’heure actuelle, pas encore le cas. Ce qui a pour conséquence, vu le manque d’alternative possible, que les dettes d’un grand nombre d’indépendants augmentent mois après mois. Ce qui conduit souvent à la pauvreté. Pour éviter de devoir octroyer trop souvent ces indemnités, le SNI plaide également pour un meilleur accompagnement lors du démarrage d’une entreprise. Les starters pourraient alors profiter de ces connaissances et compétences pendant toute leur carrière d’entrepreneur et seront armés contre le malheur et la pauvreté.

Cependant, la réforme du calcul des cotisations sociales, prévue pour 2015 au plus tard, pourra déjà aider les indépendants ayant des difficultés financières. Les indépendants qui s’attendent à une baisse de leurs revenus pourront, à partir de 2015 au plus tard, ajuster leurs cotisations sociales, mais, pour ce faire, ils devront prouver leurs difficultés financières à leur caisse d’assurance sociale. Il ne s’agit donc pas d’un processus automatique : les indépendants doivent prouver que leurs revenus diminuent (par exemple en cas de maladie, de grossesse, de perte d’un client important, …). Chaque indépendant n’étant pas en mesure de prouver ces difficultés économiques passagères devra malgré tout payer des cotisations sur base de ses revenus d’il y a trois ans. Pour le SNI, il est clair que cette nouvelle méthode de calcul mènera, à terme, vers un autre système selon lequel les cotisations sociales seront toujours et sans conditions calculées sur base des revenus de l’année en cours.