Le pays avec le plus faible taux de chômage de l’UE n’est pas l’Allemagne

Le pays où le chômage est le plus faible au sein de l’UE n’est pas l’Allemagne, mais la Tchéquie, montrent des chiffres de l’agence statistique Eurostat. En juin, on ne recensait que 2,9 % de  Tchèques sans travail. Pour le même mois, l’Allemagne enregistrait un taux de chômage de 3,8 %, et au sein de l’Union européenne, le taux de chômage s’établissait en moyenne à 7,7 %.

Un taux horaire bon marché

C’est le faible coût de la main d’œuvre qui semble avoir été décisif dans cette réussite. En Tchéquie, le salaire horaire moyen est de 10,2 euros. Au sein de l’UE, il est de 25,4 euros, soit plus du double.

De plus, contrairement aux autres pays de l’UE, le secteur manufacturier est encore prépondérant dans l’économie tchèque, et de nombreux Tchèques y travaillent. Un emploi sur trois du pays est un emploi d’usine.

De grands constructeurs automobiles tels que Peugeot, Citroën, Hyundai et Toyota, attirés tant par le faible coût de la main d’œuvre, que par les subventions accordées par le pays, ont ouvert plusieurs usines dans le pays.

La République tchèque dépend des emplois d’usine

Mais ce qui semblait être une stratégie efficace à première vue, semble maintenant se retourner contre le pays. En effet, la pénurie de main d’œuvre a provoqué une hausse des salaires, qui pourrait nuire à l’économie du pays à court terme. La spécialisation de la République tchèque dans le travail ouvrier signifie que le pays n’a pas développé les compétences et les qualifications qui lui permettrait d’aborder des process plus sophistiqués, et d’accroître ainsi sa productivité.

Peu de Tchèques se lancent dans des études supérieures et le gouvernement tchèque doit mettre en place des incitations pour développer la main d’œuvre hautement qualifiée.

Enfin, une récente étude de l’OCDE a conclu que pour toutes ces raisons, la République tchèque, comme la Slovaquie (dont l’économie repose également largement sur l’emploi ouvrier), sont très vulnérables à l’arrivée de l’automatisation, susceptible de provoquer de très nombreuses destructions d’emplois.