Chine: la reconnaissance faciale devient obligatoire pour acheter un téléphone

Désormais, les Chinois qui achèteront un smartphone et solliciteront un nouveau numéro de téléphone devront accepter de se faire scanner le visage par l’opérateur de téléphonie qui enregistrera leur nouvelle acquisition.

Cette nouvelle exigence émane du ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information. En septembre, il avait émis un communiqué listant les règles qui prévalaient dans le cadre de cet enregistrement pour ‘préserver les droits et les intérêts légitimes des citoyens en ligne’, selon ses dires.

Relier un visage à un numéro de téléphone

Le ministère spécifiait entre autres que les opérateurs devaient faire appel à ‘l’intelligence artificielle’ ou à toute autre méthode pour vérifier l’identité des personnes requérant un nouveau numéro de téléphone, incluant un test de concordance du visage (un scan, permettant par la suite de fournir une base à la reconnaissance faciale). Pendant celui-ci, les requérants devront tourner la tête et cligner des yeux. 

Et ce n’est sans doute pas fini, puisque la note des autorités indique que le ministère compte faire  monter d’un cran le niveau de contrôle.

Depuis 2013, les demandeurs de nouveaux numéros de téléphone doivent déjà présenter leur carte d’identité pour qu’elle soit associée à ce numéro. Ainsi, les utilisateurs de smartphones sont connus par leur identité réelle. La présentation de la carte d’identité est aussi une obligation sur le réseau social chinois Weibo depuis 2012. 

Les Chinois pas forcément hostiles à la reconnaissance faciale

Sur les réseaux sociaux, les Chinois ont manifesté autant de soutien que de défiance à l’égard de cette nouvelle étape dans la progression de leur surveillance. Car même si des chercheurs ont averti des risques posés par la collecte des données personnelles, la plupart des Chinois sont favorables à ces mesures. Ils estiment en effet qu’elles peuvent rétablir le problème du manque de confiance entre les individus, l’un des grands défis de la société chinoise. 

Néanmoins, leur perception semble évoluer graduellement. Au début de ce mois, un professeur de droit chinois a porté plainte lorsque le parc zoologique pour lequel il détenait une carte de visiteur régulier lui a demandé de se présenter pour se faire scanner le visage, une première. Selon le professeur, la collecte de ses données biométriques constitue une violation de ses droits de consommateur.

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