Avant, on considérait que la durée idéale pour une chanson pop était juste en dessous de 3 minutes. Mais oubliez cela ! Dorénavant, tout ce qui compte sont les 30 premières secondes, durant lesquelles les artistes essayent par tous les moyens de retenir l’attention des auditeurs modernes notoirement volages sur les plateformes de streaming. D’où des introductions de plus en plus accrocheuses, grâce à l’intervention d’extraits de samplings connus, la participation de choristes emblématiques, et autres riffs inoubliables. Selon les experts, ce changement serait dû à l’émergence de plateformes d’écoute en streaming comme Spotify, qui ne payent des droits d’auteur aux artistes que lorsque leur chanson est jouée plus de 30 secondes.Dans l’environnement extrêmement concurrentiel de la musique, il faut attirer l’attention de l’auditeur dès les premières notes. « C’est décomplexé et assez génial », commente l’expert en marketing musical David Emery pour le magazine en ligne Pitchfork.Une autre tactique adoptée par les auteurs-compositeurs est de condenser les temps forts de la chanson dans les 30 premières secondes – c’est ce qui a aidé le titre Despacito du chanteur Luis Fonsi à triompher dans les classements musicaux du monde entier.La partie chantée arrive également beaucoup plus vite. Au milieu des années 1980, la durée moyenne de l’introduction musicale était de 20 secondes, d’après une étude menée par Hubert Léveillé Gauvin, un étudiant de l’université d’État de l’Ohio qui a analysé des centaines de chansons en tête des charts américains dans les 3 dernières décennies. Et aujourd’hui ? Seulement 5 secondes.Son étude montre également que les chanteurs modernes ont tendance à citer le nom de la chanson plus tôt, vraisemblablement pour augmenter les chances d’être retenu par les auditeurs en streaming.