Bienvenue dans l’Euro à la Lituanie! Mais au fait, qu’a-t-elle à gagner à cette adhésion?

La zone euro ne se trouve pas dans une situation enviable : depuis plusieurs années, elle connait une croissance molle,  le chômage est élevé dans de nombreux pays, et il dépasse les 20% en Grèce et en Espagne, le taux d’endettement moyen est de 90% et la déflation menace… Et pourtant, au 1er janvier 2015, la Lituanie, un pays qui devrait bénéficier d’un taux de croissance de 3% en 2015, qui jouit d’un déficit public inexistant, et d’une dette de seulement 39% du PIB, rejoint la zone en tant que 19ème membre.

Quelles peuvent être les raisons qui motivent ce pays à rejoindre le club de la monnaie unique ? The Economist a listé quelques unes des raisons :

  • Les 28 pays membres de l’UE, à part la Grande-Bretagne et le Danemark, qui ont négocié leur exemption, devront à terme rejoindre la monnaie unique. La Lituanie est un pays membre de l’UE depuis 2004, et les deux autres Pays baltes membres de l’UE, l’Estonie et la Lettonie, sont eux-mêmes déjà membres de la zone euro.
  • La Lituanie a fait partie de l’ex-Union Soviétique, et un Lituanien sur 20 est russophone. Les autorités du pays s’inquiètent probablement de l’engagement du président russe Poutine de « protéger les Russes et les russophones », et dans ce contexte, l’euro apparait comme un rempart symbolique contre une invasion russe.
  • Les investisseurs estiment qu’avec l’euro, la politique économique sera plus prévisible.
  • Les banques lituaniennes et la banque centrale lituanienne auront accès aux financements de la Banque Centrale Européenne, notamment en cas d’urgence.
  • L’euro devrait permettre une réduction du taux d’intérêt des emprunts du gouvernement lituanien de près de 0,8% selon la banque centrale (L’Estonie a aussi bénéficié d’une réduction du taux d’intérêt auquel elle se finance lorsqu’elle a rejoint la zone en 2011).
  • La zone euro est le plus grand partenaire commercial de la Lituanie et l’utilisation de la monnaie unique permettra de développer encore davantage ce commerce, et ce d’autant plus que la Russie, qui représentait 30% des exportations lituaniennes, a imposé des restrictions sur les produits lituaniens.
  • Les entreprises ukrainiennes n’auront plus à supporter les frais de couverture contre les fluctuations du litas, la monnaie nationale vis à vis de l’euro, ni les frais de change. Selon la banque centrale, l’adoption de l’euro devrait permettre de gagner 1,3% de PIB sur le long terme.

Le magazine rappelle que beaucoup de politiciens polonais sont favorables à l’adoption de l’euro, et que la Roumanie souhaite rejoindre l’euro en 2019.