Aucun pays de la zone euro n’a plus de postes vacants (non pourvus) que la Belgique, et ce malgré un taux de chômage assez élevé de 7,3 %. Express a demandé au porte-parole de la FEB Bart Croes comment on pouvait expliquer ce phénomène. Sommes-nous trop pointilleux ? Ou surqualifiés?
Aucun pays de la zone euro n’a plus de postes vacants (non pourvus) que la Belgique, et ce malgré un taux de chômage assez élevé de 7,3 %. Express a demandé au porte-parole de la FEB Bart Croes comment on pouvait expliquer ce phénomène. Sommes-nous trop pointilleux ? Ou surqualifiés?
Explications : une inadéquation qualitative et des jeunes qui ont décroché
Le porte-parole de la FEB Bart Croes voit plusieurs explications. Tout d’abord, il y a « la politique des baisses de charges salariales, comme le saut d’indexation, taxshift et les conventions salariales modérées. « Elles réduisent la charge de travail. De même, un vent favorable souffle sur l’économie européenne. Les employeurs ont donc plus d’opportunités pour recruter ».
Croes déclare en outre qu’il existe « une disparité qualitative dans notre marché du travail. »
« Les jeunes ne prennent pas toujours en compte les opportunités d’emploi possibles dans leur choix d’études. Il est donc important de bien informer les jeunes sur leurs choix d’études éventuels ».
Croes affirme donc que trop peu d’étudiants ont opté pour des orientations dans les STEM (Science – Technologie – Ingénierie – Mathématiques), c’est à dire 16,9 % des étudiants belges. La moyenne européenne est de 22,8 %, en France et en Allemagne cette proportion est respectivement de 25,4 % et 29,1 %.
De même, trop de jeunes décrochent et quittent le système scolaire en Belgique. Ansi, 1 sur 11 (8,8 %) des jeunes adultes ont pour toute formation au maximum un diplôme de l’enseignement secondaire. En conséquence, 1 jeune sur 10 (9,9%) est maintenant en situation de NEET (Not in Education, Employment or Training, c’est-à-dire ni scolarisé, ni au travail ou en formation).
Des solutions sont possibles
Selon Croes, il est nécessaire d’offrir des services d’orientation de qualité, de la formation, de la réorientation et d’encourager les demandeurs d’emploi. Pour cela, la FEB fait beaucoup de propositions concrètes. On recommande aux employeurs de développer une formation individuelle et d’adapter leurs emplois adaptés aux jeunes, par exemple. En termes de politique, une mise en œuvre rapide de l’Accord d’été est préconisée, y compris la réintroduction de la période d’essai et l’assouplissement des règles sur le travail temporaire. Les jeunes sont invités à opter pour des cursus d’études débouchant sur des professions qui risquent d’être très demandées à l’avenir. Ils doivent également acquérir de l’expérience grâce à des stages d’entreprises, des emplois étudiants ou du bénévolat. La liste complète des propositions concrètes visant à réduire le taux de postes vacants en Belgique peut être consultée ici.
La croissance de l’économie reste essentielle
De plus, la FEB trouve qu’il faut éviter que nous évoluions d’une économie de croissance, dans laquelle les entreprises veulent se développer et donc recruter davantage, vers une économie de goulot d’étranglement dans laquelle la croissance des entreprises s’arrête, parce qu’elles ne parviennent pas à trouver le personnel adéquat.
Bart Buysse, directeur général de la FEB, propose donc les mesures suivantes :
- Réorientation possible de ceux qui sont à la recherche d’un emploi ;
- Suppression des freins à l’emploi et adoption de mesures en matière d’emploi et de mobilité. Dans l’Accord d’été, on trouve de bonnes mesures, comme la réintroduction de la période d’essai ou les starter jobs.
- Les employeurs : Ils doivent oser donner leur chance aux demandeurs d’emploi dont le profil ne correspond pas à 100 % aux postes vacants. Donnez-leur de la formation sur le lieu de travail si nécessaire.