Bas carbone et créatrices d’emplois : les mini-centrales nucléaires Rolls-Royce reçoivent le soutien du gouvernement britannique

Un consortium industriel dirigé par Rolls-Royce, le fabricant de moteurs d’avion, et le contribuable britannique vont injecter ensemble 405 millions de livres (environ 474 millions d’euros) dans le développement d’une flotte de mini-réacteurs nucléaires. L’énergie nucléaire devrait aider le gouvernement britannique à atteindre ses objectifs de neutralité carbone.

Pourquoi est-ce important ?

Chaque mini-centrale nucléaire pourrait produire suffisamment d'électricité à faible teneur en carbone pour environ 1 million de foyers. Contrairement aux centrales nucléaires à grande échelle, le petit réacteur modulaire (SMR) aurait une superficie de seulement deux terrains de football. Mais la grande différence est que, grâce à leur conception modulaire de petite taille, les composants peuvent être construits en usine, prêts à être assemblés rapidement sur le site choisi, ce qui les rend beaucoup moins chers que les grands réacteurs traditionnels.

Rolls-Royce a déclaré avoir obtenu des fonds de la société énergétique américaine Exelon Generation et de la société privée BNF Resources. Cette dernière est un véhicule d’investissement soutenu par les membres de la riche famille française Perrodo, propriétaire du groupe pétrolier Perenco. Les trois partenaires investiront un total de 195 millions de livres sterling sur trois ans dans une nouvelle société, Rolls-Royce Small Modular Reactor.

Ce financement débouchera sur un engagement de 210 millions de livres sterling de la part du gouvernement, annoncé par le ministre des Affaires étrangères, Kwasi Kwarteng, mardi.

« C’est une occasion unique pour le Royaume-Uni d’utiliser plus que jamais une énergie à faible teneur en carbone et de garantir une plus grande indépendance énergétique », a déclaré M. Kwarteng au Financial Times.

Jusqu’à 40.000 emplois

Rolls-Royce estime qu’au moins 16 SMR pourraient être installés sur des projets nucléaires opérationnels et déclassés au Royaume-Uni. Dans le cadre de la phase de développement, l’entreprise identifiera également des sites de production potentiels pour les modules SMR.

La société a déjà déclaré qu’elle s’attendait à ce que les cinq premiers réacteurs SMR coûtent 2,2 milliards de livres chacun, puis 1,8 milliard de livres pour les unités suivantes. L’entreprise estime que le programme pourrait créer jusqu’à 40.000 emplois au Royaume-Uni d’ici 2050.

Révolution industrielle verte

Le Premier ministre britannique Boris Johnson soutient cette nouvelle technologie en cours de développement: elle fait partie du plan en dix points pour une « révolution industrielle verte » qu’il a lancé l’année dernière.

Cette technologie est considérée par le gouvernement comme un moyen de renforcer la sécurité énergétique du Royaume-Uni et de créer des emplois dans le secteur manufacturier.

D’autres pays occidentaux, dont les États-Unis et la France, cherchent également à mettre au point leurs propres technologies SMR pour les utiliser sur leurs marchés nationaux et comme nouvelle source d’exportation. Les mini-centrales nucléaires font d’ailleurs également leur apparition en Pologne.

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