La profession des «traders» – immortalisée par des personnalités comme Jérôme Kerviel et des films comme « Le Loup de Wall Street» – commence à disparaître progressivement. Sur les 48 derniers mois, les 12 plus grandes banques du monde ont mis 3 000 traders à la porte, non pas parce qu’ils faisaient du mauvais travail, mais parce que ces «golden boys» ont été remplacés par des algorithmes, des robots, pour ainsi dire. Ces derniers coûtent cinq fois moins cher, montre une enquête du journal économique français Les Echos.
600 traders en 2000 = 2 traders + 200 programmeurs en 2017
Dans le courant de cette année, on a appris qu’il ne restait plus que 2 traders sur les 600 employés par Goldman Sachs à New York en 2000. Les autres ont été remplacés par des programmes informatiques.De même que les usines sont de plus en plus souvent animées par des robots, le courtage d’actions à Wall Street s’est largement automatisé. Tous les emplois n’ont pas disparu, et il reste deux traders désormais, assistés par une armée de 200 ingénieurs informaticiens.Au début, seule une partie des traders craignait de perdre leur travail – ceux qui étaient actifs dans les zones où les cours journaliers pouvaient être facilement identifiés. Mais aujourd’hui , les traders qui opèrent dans des environnements plus complexes – le change et les futures – sont également remplacés par les ordinateurs.
Taxer les robots ?
Un énième exemple du tsunami de la robotisation des entreprises qui devrait détruire des millions d’emplois, prédisent certains. D’autres, comme Bill Gates, réclament maintenant une taxe sur les robots. Une idée ridicule, selon certains.La relation entre les robots et l’emploi est complexe, mais pas nécessairement aussi négative que nous le pensons. Certains pensent même que l’automatisation va créer plus d’emplois qu’elle ne va en détruire.
Karl Marx
Au début du 19ème siècle, Karl Marx n’avait-il pas lui aussi prédit que les métiers à tisser automatiques provoqueraient le chômage de masse ? Et c’est exactement le contraire qui s’est produit. Comment est-ce possible ?La machine à tisser a permis aux fabricants de produire plus de vêtements, ce qui a rendu les vêtements moins rares et donc moins coûteux, et par la suite, la demande a augmenté et les entreprises du textile ont dû recruter plus d’employés pour faire fonctionner ces machines.
Le code-barres a stimulé la demande pour les caissiers
Des développements similaires se sont produits lorsque le code-barres a été inventé dans les années 1980. Il n’y aura plus de caissiers, avait-on prédit. Mais entre 1980 et 2013, le nombre de caissiers aux États-Unis a augmenté chaque année en moyenne de 2%.
Conclusion : arrêtons de paniquer au sujet du chômage de masse dans un monde plein de robots. Il y a une chance que – comme cela a été le cas lors de l’introduction de la machine à tisser et du code-barres – tout se passe pour le mieux.