La Banque centrale d’Islande abaisse ses taux d’intérêt en raison de la baisse de l’inflation


Principaux renseignements

  • Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale d’Islande a réduit son taux d’intérêt directeur de 0,5 point de pourcentage pour le ramener à 8,5 pour cent.
  • Malgré la baisse de l’inflation, la croissance de la demande intérieure s’est ralentie et le chômage continue de grimper.
  • L’inflation devrait tomber en dessous de 3 pour cent au cours du premier semestre 2026 et revenir au niveau cible d’ici le milieu de l’année.

Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale d’Islande a réduit son taux d’intérêt directeur, le taux sur les dépôts à terme de sept jours, de 0,5 point de pourcentage pour le ramener à 8,5 pour cent. Cette décision fait suite à une récente baisse de l’inflation, qui s’élevait à 5,1 pour cent en octobre. La baisse de l’inflation est généralisée, englobant à la fois les mesures globales et sous-jacentes. En outre, les attentes en matière d’inflation ont globalement diminué, ce qui a entraîné une hausse du taux réel.

Malgré ces développements positifs, les effets des politiques de resserrement antérieures sont toujours évidents dans l’activité économique. La croissance de la demande intérieure s’est ralentie, le chômage continue de grimper et les pressions de la demande au sein de l’économie devraient s’atténuer progressivement. Toutefois, la persistance de l’inflation et des anticipations d’inflation, qui restent supérieures à l’objectif fixé, incite à la prudence. Le maintien d’une politique monétaire prudente est essentiel pour ramener l’inflation à son niveau cible dans un délai acceptable.

Conditions économiques mondiales

Les conditions économiques mondiales restent largement inchangées par rapport aux prévisions précédentes. La croissance du PIB des partenaires commerciaux s’aligne sur les projections, avec une légère hausse prévue de 1,4 pour cent en 2024 à 1,7 pour cent en 2026. La performance robuste de l’économie américaine continue d’exercer une influence significative, tandis que les perspectives de la zone euro restent relativement faibles. L’inflation mondiale a poursuivi sa tendance à la baisse, s’établissant en moyenne à 2,2 pour cent au troisième trimestre 2024 et devant atteindre 2 pour cent à la fin de 2025.

En Islande, la croissance du PIB a enregistré une augmentation positive entre le premier et le deuxième trimestre 2024, mais une contraction substantielle au premier trimestre, attribuée à des ajustements de stocks à la suite d’une capture ratée de capelan, a entraîné une baisse de 1,9 pour cent en glissement annuel au cours de la première moitié de l’année. Il s’agit d’un revirement important par rapport aux taux de croissance précédents de 5 pour cent en 2023 et de 9 pour cent en 2022. La croissance du PIB devrait maintenant stagner en glissement annuel en 2024, par rapport à la prévision précédente d’une croissance de 0,5 pour cent. La révision des perspectives s’explique principalement par la contraction plus importante que prévu au cours du premier semestre de l’année.

Les prévisions de la Banque

Selon les prévisions de la Banque, la croissance du PIB devrait reprendre à près de 2 pour cent en 2025, avant de connaître un taux moyen de 2,5 pour cent au cours de la deuxième moitié de la période de prévision. Comme dans les projections précédentes, la croissance de la production tout au long de la période de prévision sera largement alimentée par la demande intérieure, en particulier la consommation privée.

Selon les données de l’impôt sur le revenu, les niveaux d’emploi ont diminué et le chômage poursuit sa trajectoire ascendante. Par conséquent, bien que l’écart de production positif subsiste, il est désormais plus important que prévu en raison de la révision par Statistics Iceland des chiffres de croissance du PIB pour 2023. Le calendrier prévu pour la fermeture de l’écart de production et l’apparition d’une marge de manœuvre a été légèrement retardé à la fin de 2025.

Évolution de l’inflation

L’inflation a atteint 5,1 pour cent en octobre, marquant une baisse de près d’un point de pourcentage depuis août et d’environ 3 points de pourcentage depuis octobre 2023. Si l’on exclut les coûts du logement, l’inflation a encore baissé et l’inflation sous-jacente poursuit sa tendance à la baisse. De même, les attentes en matière d’inflation ont diminué pour la plupart des mesures.

Au cours du troisième trimestre, l’inflation a été légèrement inférieure aux prévisions antérieures et, grâce à une situation initiale plus avantageuse, les perspectives d’inflation jusqu’en 2025 se sont améliorées. Cette évolution positive est soutenue par une couronne légèrement plus forte, mais partiellement compensée par un écart de production positif plus important. Par conséquent, les perspectives d’inflation pour la seconde moitié de l’horizon prévisionnel restent globalement cohérentes avec les projections précédentes. L’inflation devrait tomber en dessous de 3 pour cent au premier semestre 2026 et revenir au niveau cible d’ici le milieu de l’année.

Incertitude et risques

Si le risque d’un atterrissage brutal aux États-Unis a diminué, les perspectives économiques mondiales restent incertaines, principalement en raison des inquiétudes persistantes liées à la guerre prolongée en Ukraine et à l’escalade du conflit au Moyen-Orient. Par conséquent, les prix mondiaux des produits de base pourraient augmenter plus fortement que prévu actuellement, ce qui entraînerait des pressions inflationnistes importées plus fortes en Islande. En outre, les anticipations d’inflation n’étant pas fermement ancrées, l’impact de la hausse des prix des matières premières et des récentes augmentations de salaires en Islande pourrait être sous-estimé dans les projections de la Banque.

L’activité économique intérieure influencera également les perspectives d’inflation. Par exemple, l’inflation pourrait s’avérer plus persistante si les ménages épuisent plus rapidement l’épargne qu’ils ont récemment accumulée. Inversement, elle pourrait diminuer plus rapidement si l’activité du secteur touristique s’affaiblit au-delà des prévisions actuelles.

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