Avec leur vaccin, Pfizer et Moderna toucheront le jackpot. Scandale? Pas si vite…

Les vaccins contre le Covid-19 sont une poule aux œufs d’or? Les sociétés pharmaceutiques n’ont pas toutes pris le même risque. D’autres ont opté pour une stratégie différente.

Le géant pharmaceutique Pfizer l’a annoncé début février lors de la présentation de ses résultats annuels: l’entreprise mise sur des ventes de l’ordre de 15 milliards de dollars. Un chiffre qui sera sans doute dépassé puisque d’autres commandes affluent. Ce capital, Pfizer va devoir le partager avec BioNTech, le labo allemand à l’origine du vaccin. Ce sera du 50/50. Au final, en termes de bénéfices, Pfizer mise sur 4 milliards de dollars dans un premier temps. Terminons par souligner que Pfizer est pour le moment le seul fabricant à honorer ses commandes de vaccins en temps et en heure.

Moderna est une entreprise d’une toute autre échelle. 830 employés contre plus de 80.000 pour le groupe Pfizer. Les risques n’ont donc pas été les mêmes. En 2020, Moderna affichait d’ailleurs une perte nette de 747 millions de dollars. Autant dire que trouver un vaccin était ici crucial pour l’entreprise. Un pari gagnant toutefois: Moderna prévoit de générer de 18,4 milliards de dollars. Fondée en 2010 et entrée en bourse en 2018, l’entreprise a vu son cours en bourse grimpé de 450% depuis la crise, contre seulement 11% pour Pfizer.

La stratégie ‘responsabilité sociétale’

D’autres entreprises et géants pharmaceutiques n’ont pas fait le choix de l’argent. On a tendance à l’oublier, mais AstraZeneca, très critiqué pour ses retards, vend ses vaccins au prix coûtant. C’est aussi le cas de Johnson & Johnson, dont le vaccin, créé en Belgique, pourrait être un vrai game-changer avec ses 4 grandes qualités.

Ces deux géants pharmaceutiques ont joué la carte de la responsabilité sociétale. Dans un secteur qui jouit, c’est vrai, d’une très mauvaise réputation. Mais pour combien de temps? L’arrivée de nouveaux variants appellera sans doute à des mises à jour des vaccins. Post-pandémie, les vaccins de ces entreprises seront-ils vendus au prix du marché?

Notons que de plus en plus de voix s’élèvent pour faire cesser les exclusivités sur les brevets des vaccins. Plusieurs députés dont l’Ecolo Philippe Lamberts plaide pour que la Commission européenne renégocie ses contrats avec les géants pharmaceutiques. Un vœu pieux ?

Plus