Au Tadjikistan, les femmes souffrent de la pénurie d’hommes

Dans certains pays où l’on privilégie les naissances de garçons, les démographes s’inquiètent d’une pénurie future de femmes adultes et de ses conséquences dramatiques. Mais un pays est déjà confronté à l’un de ces déséquilibres démographiques désastreux : le Tadjikistan.

Mais là-bas, ce ne sont pas les femmes qui manquent, au contraire, puisqu’on y compte un homme pour 4 femmes. Les hommes en âge de travailler ont toutes les peines du monde à trouver un emploi dans ce pays très pauvre de 7,6 millions d’habitants, et ils émigrent donc souvent vers la Russie voisine. En outre, la mortalité à la naissance des petits garçons, de 43% y est bien supérieure à celle des petites filles, de 33%, ce qui contribue à creuser le déficit d’hommes.

On assiste au retour de la polygamie, pourtant interdite par la loi, mais voulue par les femmes tadjikes qui souhaitent fonder une famille et qui n’ont guère d’autre choix, d’autant plus qu’il leur est quasiment impossible de trouver un travail qui leur permette de subvenir à leurs besoins. De nombreuses femmes en sont réduites à la prostitution, ce qui incite certains, comme Mavdjouda Mimotchoeva, présidente du Comité régional de régulation des traditions et célébrations, à réclamer la légalisation de la polygamie. Les femmes célibataires ont aussi la possibilité de se marier avec un étranger. Les Afghans, Iraniens, Turcs, Chinois, Allemands, Britanniques, Américains, Syriens, Japonais et les Indiens seraient les plus convoités.