Bien qu’elle ait vu le jour il y a plusieurs années, l’impression 3D alimentaire, perçue par beaucoup comme la solution à la famine dans le monde, mais aussi à l’élevage et à l’agriculture intensive qui ravagent les forêts, est encore aujourd’hui freinée par de nombreux obstacles, mais une prouesse récente montre que cette technologie est sur la bonne voie.
L’actualité : la startup Steakholder Foods, basée en Israël, a produit la première coupe de mérou imprimée en 3D. « Une étape importante dans l’industrie alimentaire », selon le PDG de la startup, Arik Kaufman.
- Sur photo, l’illusion semble parfaite. On retrouve les « nervures » caractéristiques de la chair de poisson.
- Et à en croire le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, l’illusion fonctionnait également au niveau du goût.
Le détail : à l’image d’un steak imprimé, la coupe de poisson a été constituée à partir de véritables protéines cultivées en laboratoire à l’aide de cellules souches. Il n’y avait donc pas de vrais fruits de mer dans « l’encre » utilisée.
- « Lors de cette première dégustation, nous avons présenté un produit cultivé qui s’émiette, goûte et fond dans la bouche exactement comme le devrait le poisson », a expliqué Mihir Pershad, cofondateur et PDG d’Umami Meats, société avec laquelle la startup s’est associée pour réaliser ce produit.
- Pour imprimer ce morceau de poisson, des cellules souches ont bien été prélevées sur un animal et cultivées dans des bioréacteurs pour former les différents tissus qui constituent naturellement la chair. Elles ont ensuite été transformées en bio-encres et placées dans des cartouches dans une imprimante 3D.
Changer nos habitudes alimentaires
L’objet fini est encore aujourd’hui bien différent d’un vrai steak, tant au niveau de la texture que du goût. Mais Steakholder Foods ne perd pas espoir d’arriver à imprimer une copie parfaite d’un vrai morceau de viande ou de poisson. La startup espère y parvenir au cours de la prochaine décennie.
- « Nous mangeons et consommons toujours de la viande comme nous l’avons fait il y a des milliers d’années », a souligné Kaufman à CNN, « nous avons donc décidé d’adopter une nouvelle approche pour essayer de réinventer la façon dont la viande est produite ».
- L’objectif est d’arriver à proposer à un produit fini qui a les mêmes saveurs qu’un produit conventionnel, sans les impacts traditionnels pour les animaux et l’environnement.
- L’élevage représente près de 15 % des émissions de CO2 dans le monde, en plus de contribuer largement à la déforestation.
- Par ailleurs, l’impression alimentaire « permet un contrôle plus précis du produit final, ce qui se traduit par un poisson constant et de haute qualité à chaque fois » met en avant Steakholder Foods.
- Personnaliser son steak, au niveau du taux de gras par exemple, est possible.
De nombreux obstacles
Les techniques d’impression doivent encore être améliorées, afin de donner véritablement l’illusion d’un steak ou d’un morceau de poisson, tant pour reproduire la texture des mets traditionnels que leur goût.
- Mais imprimer de la nourriture en suffisance relève encore aujourd’hui de l’impossible, car ce type d’impression repose sur des procédés de culture en laboratoire limités.
- De plus, certains remettent en question les bienfaits pour l’environnement. Les bienfaits en comparaison de l’élevage traditionnel pourraient être limités.
- À cela s’ajoute le défi de l’acceptation par les consommateurs.