Shanghai Pudong International Airport est la porte d’entrée de la Chine dans le monde, mais l’aéroport ne parvient pas à résoudre son plus gros problème : les retards constants qui affectent les vols.
Flightstats a classé en 2015 les 188 grands aéroports et aéroports de taille moyenne dans le monde pour leur ponctualité. Qu’en est-il ressorti ? Parmi les 20 derniers aéroports classés, on en trouvait 14 en Chine, à Taiwan, et à Hong Kong. Dans ces aérogares, moins de 60 % des avions décollent à l’heure.
L’aéroport de Jakarta en Indonésie enregistre un score dramatique, avec moins de 36 avions sur 100 qui partent à l’heure. Mais les 4 aéroports classés juste en dessous de la capitale indonésienne sont tous situés en Chine. En comparaison, Haneda, l’aéroport le plus fréquenté du Japon, à un taux de précision de 92 % ; Bruxelles ne réalise que 75 %, et avec 78 %, Schiphol fait légèrement mieux que notre aéroport national.
Les aéroports chinois et l’armée
Les aéroports chinois ne sont en réalité pas coupables de ces scores misérables. C’est l’armée chinoise qui en est responsable pour l’essentiel. Celle-ci contrôle la majeure partie de l’espace aérien chinois, ce qui ne laisse que 30 % de l’espace aérien disponible pour les vols commerciaux. par comparaison, aux États-Unis, cette proportion est de 80 %.
Les militaires utilisent l’espace aérien au dessus des aéroports chinois pour les vols de formation et ils le font principalement en juillet et août, ce qui peut parfois ralentir le décollage des avions commerciaux pendant toute une journée.
Cela entraîne non seulement des retards, mais aussi l’annulation massive de vols réguliers. C’est ce qui s’est produit à l’été 2014, lorsque 12 aéroports chinois, dont deux à Shanghai, ont reçu l’ordre de réduire leur trafic de 25 % parce que l’armée avait décidé d’insérer une période de formation de près de 3 semaines.
La classe moyenne chinoise prendra de plus en plus l’avion
Malheureusement, ces difficultés ne devraient que s’aggraver au cours des prochaines années. En 2015, plus de 440 millions de Chinois ont pris l’avion, mais cette part devrait augmenter d’ici 2034 pour être portée à 1,2 milliards. En effet, lentement mais sûrement, de plus en plus de Chinois se joignent à la classe moyenne.
Les experts de l’aviation recommandent au président Xi Jinping d’accorder plus de contrôle sur l’espace aérien chinois à l’industrie de l’aviation commerciale.