Al Green, un démocrate américain qui représente l’Etat du Texas à la Chambre des représentants, a appelé au lancement d’une procédure de destitution (« impeachment ») du président Trump « pour obstruction à la justice ».
Al Green, un démocrate américain qui représente l’Etat du Texas à la Chambre des représentants, a appelé au lancement d’une procédure de destitution (« impeachment ») du président Trump « pour obstruction à la justice ».
À l’heure actuelle, il n’est pas encore prouvé que Trump ait outrepassé de façon illégale ses prérogatives. James Comey, l’ancien directeur du FBI, pourrait clarifier cela lorsqu’il témoignera mercredi prochain lors d’une audience publique.
.@RepAlGreen to @ABC: « The president is not within his rights…when it comes to obstruction of justice. » https://t.co/tTVq2aJqWb pic.twitter.com/dbOh0tKMMr
— ABC News Politics (@ABCPolitics) May 16, 2017
Impeachment : comment une telle procédure fonctionne ?
Pour parvenir à un « impeachment », il faut qu’un certain nombre de conditions soient réunies et les chances qu’il aboutisse semblent encore négligeables, compte tenu que le parti de Trump est majoritaire à la Chambre des représentants (241 sur 435 sièges) et au Sénat (52 sur 100).
Un procédure de destitution est une fusée à deux étages, avec la Chambre des représentants et le Sénat. La Chambre des représentants décide s’il existe une base suffisante pour engager une telle procédure, et rédige un article d’impeachment. […] En principe, une majorité ordinaire suffit – la moitié plus 1, donc.[…] Lorsque la procédure est lancée par la Chambre des représentants, le président est jugé au Sénat. Le juge en chef de la Cour suprême des États-Unis mène la procédure. Ensuite les sénateurs délibèrent en privé, à la manière d’un jury. La majorité des deux tiers est requise.
« Ce GOP ne va pas destituer le président ; Oubliez cette fantaisie »
La notion que le Parti républicain GOP lancerait cette procédure n’est rien de plus qu’un fantasme, écrit Thomas Friedman dans le New York Times :« Le petit monde moralement corrompu qui dirige le GOP d’aujourd’hui fera ce qu’il veut, non pas parce qu’il a de meilleurs arguments – les sondages montrent que des majorités d’Américains ne sont pas d’accord avec eux sur les questions du climat ou de Comey – mais parce qu’il a le pouvoir et qu’il n’a pas peur de l’utiliser, quoi qu’en disent les sondages. Et il va utiliser ce pouvoir pour réduire les impôts pour les riches, priver de soins de santé les pauvres, et retourner la politique du climat en faveur de l’industrie des énergies fossiles jusqu’à ce que quelqu’un d’autre mette ce pouvoir en échec en obtenant une majorité à la Chambre ou au Sénat.
[…] Le GOP ne va pas destituer le président ; oubliez cette fantaisie. Ou bien les démocrates obtiennent un levier de pouvoir [au Sénat ou à la Chambre lors des élections de novembre 2018], ou nous devrons nous contenter de nous adresser des vidéos de Saturday Night Live par email ».
Le Wall Street Journal pense aussi que les élections de Novembre 2018 seront décisives :« Trump doit comprendre qu’il est sur le point de perdre les républicains dont il avait besoin pour faire passer son ordre du jour, déterminant pour sa réussite. Des semaines de mélodrame et de commentaires indisciplinés ont détourné l’attention du public et du Capitole de la réforme des soins de santé et de la réforme fiscale. Des élections ont lieu tous les deux ans en Amérique et les alliés de la politique de Monsieur Trump risquent de s’en écarter s’il devient un boulet.
Des millions d’Américains connaissaient les défauts de Trump, mais ont décidé qu’ils étaient prêts à prendre ce risque. Ils ont pensé, ou tout du moins espéré qu’il s’élèverait à cette opportunité et aux exigences de cette charge. S’il ne le peut pas, il aura trahi leurs espoirs, en laissant sa présidence faire naufrage sous leurs yeux ».