3 Graphiques qui montrent que ce n’est plus l’OPEP, mais les USA, qui déterminent les cours du pétrole

Depuis le début du mois de juin, le cours d’un baril de pétrole a déjà diminué de 10 %, et jeudi, il cotait environ 45 dollars. Il ne semble donc pas qu’il y aura une fin à cette baisse, en dépit des efforts déployés ces derniers mois par l’OPEP pour stabiliser les prix.

La chute des cours du pétrole est une bonne nouvelle pour les automobilistes, mais une très mauvaise nouvelle pour les pays qui dépendent en grande partie de leur production d’or noir et de son exportation, comme la Russie et l’Arabie Saoudite.

D’énormes réserves de schistes bitumineux

L’un des facteurs clés qui contribuent à maintenir des prix bas est la production accrue aux États-Unis. Les Américains sont assis sur d’énormes réserves de schiste bitumineux, qui est extrait sous forme de gaz de schiste par la fracturation hydraulique. Cette technique a provoqué des pics de production de pétrole et de gaz aux États-Unis, mais elle est très controversée, tant aux États-Unis qu’en Europe.

 

Le pétrole et le gaz sont extraits par des procédés qui sont nuisibles à l’environnement selon les opposants, au moyen d’une technique dans laquelle on mélange de l’eau et des produits chimiques pour les injecté sous haute pression sur le substrat.

L’état du Texas est leader américain et il détient une réserve de plus de 60 milliards de barils, soit près d’un baril sur quatre du pays.

L’interdiction d’exportation a été levée après 40 ans

L’augmentation de la production se traduit par une augmentation des exportations d’or noir des États-Unis, en raison de la levée d’une interdiction d’exportation qui est restée en vigueur pendant 40 ans, entre 1975 et 2015. Mais c’est surtout depuis cette année que les exportations ont augmenté de manière significative.

Les trois graphiques suivants montrent que ce n’est plus l’OPEP, mais les Etats-Unis qui déterminent le cours du pétrole :

1. La production de pétrole brut des États-Unis

2. Les exportations américaines de pétrole brut

3. Tandis que la production de l’OPEP s’est réduite, celle des pays non membres de l’OPEP a augmenté (y compris aux États-Unis)

Conclusion : Plus il y a de pétrole sur le marché, plus le cours baisse

Ceux qui veulent comprendre la domination américaine du monde, se doivent d’assimiler les informations suivantes :

  1. L’économie américaine représente près d’un quart du PIB mondial,
  2. L’armée américaine est inégalée dans le monde,
  3. L’économie américaine ne dépend pas de ses exportations.

On peut maintenant ajouter un quatrième point :

Les Etats-Unis sont le troisième producteur de pétrole au monde, et aujourd’hui moins dépendants des importations de pétrole qu’ils ne l’ont été au cours des 40 dernières années.

Ils parviennent à s’accaparer les clients de la Russie et de l’Arabie Saoudite, même avec des prix fluctuant autour de 50 dollars par baril. Il n’y a encore que quelques années, le pétrole de schiste n’était rentable que s’il  pouvait être écoulé à un cours d’environ 100 $ par baril, mais une nouvelle technologie a permis de ramener ce point-mort à environ 50 dollars.