Le Times de Londres rapporte que la Chine a renforcé son système de défense le long de sa frontière avec la Corée du Nord, en préparation d’une possible attaque américaine. Les unités frontalières ont été modernisées, des bunkers ont été construits pour protéger contre de possibles bombardements nucléaires, et une surveillance par drone a été mise en place.Jeudi marquera en effet le 64e anniversaire de la fin de la guerre de Corée. Les médias américains et sud-coréens ont rapporté que les services secrets américains avaient détecté des mouvements de véhicules de transport de lanceurs. Cela suggère que le régime de Kim Jong-Un s’apprête à lancer un missile à cette occasion.Le 30 juin dernier, lors d’un discours qu’il a donné conjointement avec le président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, le président américain Donald Trump a déclaré : «L’ère de patience stratégique avec le régime de Corée du Nord avait échoué… Cette patience tire maintenant à sa fin ». « Notre objectif est la paix, la stabilité, et la prospérité pour la région. Mais les Etats-Unis se défendront, toujours… et nous défendrons toujours nos alliés », avait-il ajouté.Au cours des derniers mois, Trump a indiqué à plusieurs reprises que les Etats-Unis se tenaient prêts à réagir seuls pour freiner les ambitions nucléaires du régime de Pyongyang.En pratique, les Chinois pensent qu’il est peu probable que les Américains outrepassent le stade des menaces à l’égard de la Corée du Nord.En effet, Séoul, la capitale sud-coréenne, est située à moins de 56 km de la frontière avec la Corée du Nord. 14 millions de personnes y habitent, et les Nord-Coréens ont des ressources militaires suffisantes pour la détruire sans avoir à recourir à l’armement nucléaire.
Le scénario le plus probable : la complaisance
Dans une colonne du Washington Post, le journaliste Charles Krauthammer estime qu’il y a en réalité peu de chances que la situation se débloque avec la Corée du Nord. Il rappelle que les 5 derniers gouvernements américains n’ont fait que tenter de gagner du temps avec la Corée du Nord. Et en effet, il ne semble pas y avoir d’autre alternative :
« Combien de fois devra-t-on nous dire que Pékin ne partage pas notre point de vue sur la dénucléarisation de la Corée du Nord ? Elle préfère une péninsule divisée, c’est-à-dire, maintenir son Etat-client comme une garantie contre une Corée unifiée (possiblement nucléaire), alliée à l’Occident, et située à sa frontière. (…)
Quels sont nos choix ? Trump a averti qu’au cas où la Chine ne nous aiderait pas, nous irions seuls. Si c’est le cas, le choix est binaire : la complaisance, ou la guerre.La guerre est quasiment impensable, en raison de la proximité de la zone démilitarisée avec les 10 millions de gens qui vivent à Séoul. Une guerre conventionnelle serait dévastatrice. Et pourrait rapidement devenir nucléaire. (…)Nous avons des alternatives puissantes. Mais chacune d’elle est dangereuse, et très imprévisible. C’est pourquoi le scénario ultime le plus probable, de loin, est la complaisance ».