Nous sommes capables de nous montrer bien aveugles devant des désastres naturels, dit Tim Ecott, dans The Spectator. « La plus grande structure vivante sur Terre », c’est à dire la Grande Barrière de corail, est en train de mourir sous nos yeux et nous ne faisons rien. La Grande Barrière de corail, qui s’étend tout le long de la Papouasie Nouvelle Guinée jusqu’à la côte est d’Australie est à peu près de la taille de l’Allemagne, et une grande partie de celle-ci, comme le montrent les images aériennes, souffre du phénomène de blanchiment des coraux. Cela signifie que les coraux, stressés, expulsent l’algue qui leur donne leur couleur vive, ce qui les fait blanchir. Un blanchiment de masse similaire a eu lieu en 1998, mais les températures record de la mer rendent celui-ci bien plus grave. Cependant, le monde, pourtant si prompt à se mobiliser en faveur d’animaux en danger plus mignons, ne semble guère s’en préoccuper. Et pourtant, nous le devrions. Le monde pourrait survivre sans pandas, mais il ne le pourrait pas sans la Grande Barrière de corail, qui abrite plus de 4.000 espèces marines, fournit un biotope à toute une variété d’espèces de poissons qui nourrissent eux-mêmes plus d’un milliard de personnes sur la planète, et offre une protection vitale contre les tempêtes et les raz-de-marée. Nous négligeons cette situation d’urgence à nos risques et périls.