Facebook va implémenter en Allemagne des outils testés aux Etats-Unis pour lutter contre la propagation de «fausses nouvelles», rapporte le Financial Times. La classe politique allemande est en effet profondément préoccupée par l’impact potentiel des fausses informations largement partagées à l’approche des élections qui doivent avoir lieu cette année dans le pays. Au cours de la campagne pour les élections américaines, on avait vu fleurir une multitude d’informations fausses. Par exemple, l’une d’entre elles alléguait que le pape soutenait la candidature de Donald Trump.Angela Merkel a récemment exprimé son indignation au sujet de la propagation des messages trompeurs destinés à susciter la méfiance de la population allemande à l’égard des réfugiés, désignés responsables pour partie de la montée en puissance du parti d’extrême droite Alternative Für Deutschland (Afd), qui rogne de plus en plus les soutiens de la CDU, le parti de la chancelière.
Les pirates russes
Le gouvernement allemand redoute également l’interférence de pirates russes dans les élections. Un rapport des services secrets américains pointe l’influence de ces derniers dans les élections américaines. Ils seraient responsables du piratage et de la diffusion des emails confidentiels du Comité National Démocrate, et auraient ainsi cherché à décrédibiliser la candidate démocrate Hillary Clinton.Hannah Thoburn, une chercheuse de l’Hudson Institute, un think tank américain spécialisé dans la Russie et la politique des pays de l’Europe de l’Est, estime que l’Allemagne en est déjà la cible, parce que la Russie ne veut pas que la chancelière Merkel remporte un quatrième mandat. Selon cet organisme, des fausses informations sont diffusées en Allemagne depuis le début de l’année 2016.Les dirigeants allemands ont donc fait pression sur Facebook dans ce sens au cours des dernières semaines. A la fin du mois dernier, on avait appris que les autorités allemandes allaient doter le pays d’un « Centre de défense contre les fausses informations ».
Comment fonctionnent ces outils ?
Les utilisateurs qui soupçonneront être en présence d’une fausse information pourront l’adresser à Correctiv, une organisation allemande sans but lucratif qui se chargera de vérifier la véracité de cette nouvelle. Si cette dernière se révèle fausse, elle sera signalée comme «litigieuse» avec un indicateur et un commentaire explicatif. Les informations ainsi désignées ne seront pas priorisées dans le flux de nouvelles élaboré par l’algorithme de Facebook, et lorsqu’un utilisateur voudra les partager, il sera notifié par un avertissement que l’information en question est discutable.
Qui pourra utiliser ces outils ?
Cela implique que si la Belgique souhaite également mettre en œuvre ces outils, elle doit faire intervenir une organisation locale. La question de savoir quelle instance pourrait être chargée de ce travail sera certainement un sujet de débat.