8 faits scientifiques sur la maîtrise de soi que vous devez connaître

La maîtrise de soi consiste à retarder des gratifications à court terme en vue d’obtenir des récompenses à long terme, écrit Simon sur Reflected.

L’autocontrôle implique la faculté à résister à des tentations et à des impulsions. Nos habitudes nuisent régulièrement à cette capacité. Selon la science, les humains réussissent relativement bien à exercer cette maitrise de soi afin d’aboutir à des objectifs à long terme. L’autocontrôle nous aide en outre à contrôler nos émotions et nos pulsions, ce qui nous permet de nous comporter de manière socialement adéquate.

Voici 8 fait scientifiques que vous devez connaître au sujet de la maitrise de soi afin de réussir tant dans le domaine privé que dans le domaine professionnel.

1. La maîtrise de soi est une ressource limitée

Selon le modèle d’autocontrôle, exercer la maîtrise de soi en ce qui concerne différents comportements ou à un moment donné peut faire en sorte que cette capacité s’épuise a posteriori lors d’autres comportements. Une étude a montré que les fumeurs qui avaient résisté à la tentation de sucreries étaient davantage susceptibles de fumer durant une pause que des fumeurs qui avaient résisté à la tentation de légumes crus. Les participants dont la force d’autocontrôle avait diminué à cause de la résistance à la tentation étaient en outre plus susceptibles de fumer que ceux qui n’avaient pas épuisé cette force. D’autres études ont montré que la maîtrise de soi est une ressource limitée et que la faculté de résistance à la tentation s’amoindrit au fur et à mesure qu’avance la journée. En somme, les pauses quant à la maîtrise de soi et le fait de l’exercer font que les personnes sont davantage capables de mieux la pratiquer.

2. L’autocontrôle peut être amélioré

Certaines études suggèrent que les manières de penser suivantes sont plus aptes à promouvoir la maîtrise de soi :

Conceptualisations globales : cette notion signifie que vous êtes capable de fixer votre esprit sur un objectif. Par exemple, la plupart des personnes décident de suivre un régime alimentaire sain à cause de leur santé ou de leur aspect physique.

Abstraction : cela signifie que vous êtes capable de faire attention à la façon dont vos actions peuvent influencer la réussite d’un objectif. Par exemple, une personne qui suit un régime alimentaire peut réagir émotionnellement à la saveur d’un gâteau au chocolat et aux implications abstraites qui découlent de la consommation de ce gâteau, à savoir la honte ou l’écœurement.

3. Le manque de maîtrise de soi conduit à l’égoïsme

Il est possible d’illustrer le fait que le manque d’autocontrôle conduit à l’égoïsme en se référant à l’exemple du jeu de l’ultimatum. Ce jeu est un exemple de la tension entre l’intérêt économique et l’objectif d’équité, à savoir d’autocontrôle. Pour ce jeu, un joueur A reçoit une somme d’argent et doit décider de la part qu’il garde et de celle qu’il attribue au joueur B. Ce dernier décide alors s’il accepte ou refuse l’offre. Si le joueur B accepte, la somme se répartit comme convenu, dans le cas contraire, aucun des deux joueurs ne reçoit d’argent. Le modèle standard en vigueur dans ce jeu est celui de l’homo œconomicus selon lequel les personnes poursuivent leur intérêt économique au lieu de l’idéal de justice et acceptent des offres peu élevés car 1 dollar est supérieur à 0 dollar. Par contre, si les personnes sont motivées par les notions de justice et de réciprocité, elles refusent les offres faibles car elles les considèrent injustes. L’autocontrôle motive donc les personnes à refuser les offres basses et à se comporter de manière socialement adéquate.

4. Certaines régions du cerveau se chargent du processus de maîtrise de soi

Une étude a montré que le cortex préfrontal droit jouait un rôle crucial lorsqu’il s’agit d’autocontrôle. Ainsi, lorsque les cortex préfrontaux des participants étaient stimulés, à savoir inhibés, ces personnes faisaient preuve de beaucoup moins d’autocontrôle lors du jeu de l’ultimatum. Il a été démontré que la faculté d’autocontrôle dépend de l’activité du cortex préfrontal droit. Par exemple, les patients avec des lésions frontales montraient des déficits d’empathie. L’autocontrôle est donc nécessaire pour atténuer ses propres perspectives et activer la perception de celles d’autrui.

5. La maîtrise de soi est liée au succès

Les personnes avec plus d’autocontrôle ont de meilleures qualifications. Cela se doit probablement au fait que les personnes avec peu d’autocontrôle ont tendance à postposer leurs tâches, ce qui peut avoir un impact négatif sur le rendement. Les personnes avec plus d’autocontrôle ont moins de problèmes de boulimie ou d’abus d’alcool. Elles sont plus stables psychologiquement, ont plus d’estime d’elles-mêmes et s’acceptent davantage. Elles connaissent moins de sentiments de faute ou de honte que les autres. Elles sont en outre de meilleures relations interpersonnelles car l’autocontrôle est lié à l’attachement et à l’empathie.

6. La formation à la maitrise de soi peut favoriser les changements de comportement

Des comportements alimentaires indésirables peuvent être inhibés grâce à une formation à l’autocontrôle. Une étude a montré qu’un entrainement à la maîtrise de soi pouvait également inhiber l’envie de consommer de l’alcool. Durant cette étude, les participants qui ont eu des réactions d’inhibition lorsque l’alcool leur était présenté, ont montré des associations négatives avec stimuli liés à l’alcool et à sa consommation réduite.

7. L’autocontrôle et le sur-contrôle sont deux choses différentes

Selon les théories sur le sur-contrôle, de hauts niveaux d’autocontrôle sont associés à des psychopathologies. L’autocontrôle doit donc être un concept autorégulé, c’est-à-dire la faculté de réguler ses propres stratégies en tant que réponses aux objectifs et priorités. Les personnes sur-contrôlées éprouvent des problèmes pour réguler et diriger leur capacité de contrôle. Les personnes qui s’autocontrôlent normalement sont capables d’utiliser ou de suspendre la maîtrise de soi lorsque cela est nécessaire.

8. Les personnes qui font preuve de maîtrise de soi sont plus heureuses

Une étude a montré la relation existante entre autocontrôle et satisfaction durant l’existence. L’autocontrôle nous offre la possibilité de connaitre des gratifications immédiates et peut aussi aboutir au fait que les personnes soient plus heureuses sur le long terme. Le report de ses besoins et de ses objectifs est une mesure du succès qui procure de la satisfaction et nous rend heureux. Cette étude a également montré que les personnes avec une haute maîtrise de soi ne résistent pas forcément mieux face à la tentation que les autres mais s’exposent par contre moins à ce type de situations.