5 effets de ‘L’Eurocalypse’ portugais

« Le Portugal est un pays que j’ai toujours aimé, plein de gens chaleureux et accueillants, de vin excellent, et une météo fantastique. Je me suis installé à Porto, la seconde plus grande ville du pays avec une population de 1,5 millions d’habitants, pour essayer de comprendre ce qui se passe depuis l’eurocalypse », écrit Simon Black sur « Sovereign Man ».

1/ La Capitulation de l’espoir

« Les boutiques de rue et les restaurants sont ou bien sans client, ou bien vides. Sur beaucoup d’immeubles, j’ai vu plus de panneaux « à louer », que de commerces ouverts. Officiellement, le taux de chômage est de 15,2% au Portugal, et l’économie se contractera de 3% cette année…. Pourtant le manque évident d’activité économique suggère que les chiffres réels sont bien pires. Sans aucun doute, la réalité s’est imposée. Les gens ont abandonné l’espoir que le bon temps va réapparaître d’un coup de baguette magique et ils ont adapté leurs habitudes en conséquence. »

2/ L’austérité : trop peu, trop tard

« Sur les dernières années, les dépenses publiques du gouvernement ont contribué pour près de 40% au PIB du Portugal. En Europe, seules l’Irlande et la Grèce l’ont dépassé. Si l’on compte les budgets locaux et provinciaux, en fait, la dépense publique dépasse les 50% du PIB. C’est une folie. (…)

Le gouvernement a récemment tenté de réformer les avantages des travailleurs. Mais la Cour Constitutionnelle du Portugal a cassé la décision, statuant que réduire les primes de Noël et les congés payés généreux était anticonstitutionnel. Le gouvernement a aussi tenté de réformer le système de retraite en déroute. Mais le président lui-même, M. Anibal Cavaco, a commencé à se plaindre de la réduction de sa propre pension. (…)

Tout ce que les administrations nationales et locales ont pu faire, ce sont des petites coupes budgétaires, des arrondis de lignes du budget… entretien des jardins, ramassage des poubelles, des choses comme ça. On peut en voir le résultat dans les rues : l’herbe arrive au niveau du genou dans les zones publiques éloignées des quartiers touristiques les plus importants de Porto. (…)

L’austérité ici ne veut pas dire grand-chose, et ces gens-là vont retourner rapidement à l’insolvabilité. Je m’attends à ce que les taux d’intérêt augmentent sur les obligations portugaises à 10 ans (ils sont actuellement de 10,3%). »

3/ Des prix incroyablement bas

« Le Portugal est un des endroits civilisés les plus bon marché. Suite à la contraction économique, les prix des biens et les prix de détail ont beaucoup baissé au Portugal. Les biens immobiliers des classes moyennes et classe supérieures ne trouvent pas preneur, et les propriétaires avec des emprunts sont étranglés. (…)

Les propriétaires à qui j’ai parlé disent qu’ils ne veulent pas louer leurs propriétés avec un bail de longue durée parce que les gens ne peuvent pas payer. Et quand ils cessent de payer, le gouvernement complique leur éviction. Du coup, le marché de la location est très réduit, ce qui explique les prix bas. »

4/ Les boutiques où l’on rachète l’or sont prospères

« Dans toute la ville, on voit s’installer ces nouvelles franchises de type « nous rachetons votre or ». C’est dingue, on en voit parfois 2 ou 3 dans le même pâté de maisons de chaque côté de la rue. »

5/ La pénurie de jeunes productifs

« Il y a une pénurie évidente et disproportionnée de jeunes gens entre 15 et 35 ans. On dirait qu’une grande partie de la jeunesse du Portugal s’en va pour trouver de l’herbe plus verte, en particulier au Brésil, où ils peuvent facilement obtenir un visa de séjour, trouver un travail, et s’intégrer dans la société… ou dans d’autres pays, comme l’Angola (une ancienne colonie avec une industrie pétrolière florissante). Pas de doute, les gens avec des compétences et du courage fuient le pays à toute vitesse. »