5 chiffres qui montrent combien 2021 a été une année folle pour les marchés

Comme en 2020, les marchés auront traversé 2021 sans trop se soucier de la pandémie mondiale qui aura tué près de 5,5 millions de personnes. Une ultime preuve aura été apportée hier, en clin d’oeil, aux États-Unis, où Wall Street aura établi un nouveau record le même jour que le nombre record de cas Covid. Entre l’inflation galopante, l’explosion des crypto et l’apparition des mèmes stocks, voici 5 chiffres qui illustrent cette année folle sur les marchés.

1982 aux États-Unis, 1991 en Europe

L’inflation a atteint 6,8% aux États-Unis au mois de novembre, un pic plus atteint depuis 40 ans. En Europe, la moyenne pour le mois de novembre était de 4,7%, du jamais vu depuis la création de l’euro. Avec de fortes disparités au sein de la zone euro toutefois : l’inflation est grimpée par exemple à près de 6% en Belgique, à 9,3% en Lituanie, mais à 3,4% en France.

Ces deux situations de part et d’autre de l’Atlantique ont portant mené à des politiques monétaires relativement différentes: les États-Unis ont clairement appuyé sur les freins, ce qui devrait mener à trois hausses des taux d’intérêt l’année prochaine. L’Europe est plus patiente, et croit toujours que cette inflation est temporaire, dictée par la reprise qui dépasse l’offre, et surtout, par la hausse des prix de l’énergie. La fin de la crise de la chaîne d’approvisionnement pourrait soulager cette tendance à la hausse, parie-t-elle.

Mais les marchés n’ont jamais vraiment fait attention à cette inflation. Pourtant, une politique monétaire plus stricte n’est pas favorable à l’investissement sur les marchés. Mais ces derniers n’ont que peu réagi aux différentes annonces de la Fed ou de la BCE.

3.000 milliards de dollars: la capitalisation des crypto-monnaies

2021 est certainement l’année de la crypto. Soutenu par le bictoin et l’ether, le cap symbolique des 3.000 milliards de dollars d’échanges a été dépassé en novembre dernier.

Sur les crypto-bourses et autres plateformes d’échange d’actifs digitaux, les volumes de transactions ont dépassé les 15.000 milliards de dollars, a estimé The Block Research, dans un rapport de 163 pages.

C’est la plateforme Binance qui continue de dominer les échanges crypto avec 67% du volume global des échanges.

Certes, les cryptomonnaies ont souffert durant ce mois de décembre, mais la progression sur l’année 2021 est sans contestation dans le vert, de plus en plus d’institutions faisant le pari de la crypto. Même si l‘année 2022 pourrait être plus compliquée avec une vague de régulations.

70: le nombre de records battus par le S&P 500

Il n’y a pas que la crypto qui a profité de cette année 2021. De manière générale, les 500 entreprises les plus puissantes des États-Unis ont établi une progression constante. L’indice aura pris 29% cette année. Il n’y a eu qu’un seul recul de 5%, contre 3 en moyenne les années précédentes.

Cette hausse du S&P 500 cache néanmoins quelques différences, les Big Tech tirant clairement vers le haut le reste du peloton. Depuis 1990, l’indice aura progressé de près de 4.000%, mais l’année 2021 a clairement fait grimper la courbe.

Google

266 milliards de dollars: la fortune qu’ont accumulée les 6 personnes les plus riches en 2021

Cette hausse des marchés, on l’a dit, a particulièrement profité aux Big Tech et à leurs actionnaires majoritaires. Ainsi, les Elon Musk (Tesla, SpaceX), Jeff Bezos (Amazon, Blue Origin), Larry Page (Google) et autre Mark Zuckerberg (Meta) ont augmenté leur fortune de 266 milliards de dollars en un an.

Il ne s’agit bien sûr pas de leur compte en banque, mais de l’augmentation de la valeur de leurs parts dans les entreprises les mieux côtées. Au petit jeu des plus belles progressions, Elon Musk a connu une année phare, portant sa fortune à 274 milliards de dollars, selon Bloomberg Billionaires Index, creusant l’écart sur Jeff Bezos qui se concentre désormais presque uniquement sur son entreprise spatiale, Blue Origin.

Bloomberg Index

100 millions: le nombre d’actions GameStop échangées par jour

GameStop représente sans doute le mieux ce qu’on appelle les mème stocks ou actions mèmes. Ces actions qui connaissent des montagnes russes par un soudain emballement d’une communauté, qui s’organise sur des réseaux sociaux comme Reddit.

En janvier dernier, ce détaillant de jeux vidéo en difficulté a vu son action bondir de 2.700%, suite à un mouvement coordonné de boursicoteurs. Ces derniers utilisaient l’application Robinhood pour faire grimper artificiellement les actions de leur entreprise favorite. Entre le 13 et le 29 janvier, 100 millions d’actions GameStop ont été échangées par jour en moyenne.

Ce genre d’actions et de mouvements boursiers inquiètent les régulateurs, certains investisseurs ayant perdu des sommes considérables. Ce n’est pas le cas de GameStop dont le cours est toujours en progression de 717% par rapport au début de l’année. Mais les actions mèmes peuvent créer des bulles dans un laps de temps très court jusqu’à leur éclatement. Ces actions ont été particulièrement visibles en 2021 et ont fini par encaisser de lourdes pertes dans leur globalité.

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