A quarante-cinq ans, on est étiqueté comme un travailleur âgé sur le marché du travail belge. Ainsi, la limite a chuté de 10 ans en à peine une décennie. Avec l’allongement de l’espérance de vie et le vieillissement de la population en Belgique comme ailleurs, les personnes âgées occupent une place plus importante dans la société et dans le marché de l’emploi – et le nombre de demandeurs d’emploi âgés est en augmentation. Parallèlement, les travailleurs sont considérés comme « âgés » dans le monde du travail de plus en plus tôt.Yael Huyse, du service bruxellois d’accompagnement de demandeurs d’emploi du Syndicat libéral CGSLB, commente : « L’âge où un travailleur est considéré comme vieux sur le marché de l’emploi diminue de manière constante. En dix ans, l’âge où l’on est considéré comme un senior a baissé de dix années. C’était 55 ans et c’est désormais 45 ans et même parfois plus tôt ».
« Moins productifs »
Il existe certes des politiques régionales pour l’emploi en Wallonie et à Bruxelles, mais elles ciblent plutôt les moins de 25 ans. Alors que le gouvernement fédéral a repoussé l’âge de la retraite à 67 ans, les travailleurs plus âgés ont du mal à trouver un emploi.Les raisons invoquées ? Pas assez flexibles, trop chers, pas motivés, moins productifs.Déjà en 2012, selon une enquête menée par le bureau social SD Worx, seules 27% des quelques 800 entreprises belges interrogées manifestaient de l’intérêt pour des travailleurs de plus de 40 ans.Selon le secrétaire régional bruxellois du CGSLB Philippe Vandenabeele, l’un des défis de l’Office régional bruxellois de l’emploi Actiris va être l’accompagnement de ces chercheurs d’emploi.