3 choses que l’explosion de la capitalisation d’Apple nous a appris sur l’économie moderne

Ceux qui pensaient que la mort de Steve Jobs en octobre de l’année dernière aurait un impact négatif sur le cours de l’action Apple ont eu tort : ​​AAPL, comme on la désigne à la bourse, a déjà gagné presque 50% cette année, et la société est maintenant l’entreprise avec la plus forte capitalisation du marché américain. Sur les dernières 20 dernières années, 3 entreprises ont dominé le marché boursier américain: Exxon Mobil, General Electric et Microsoft. En comparaison avec les deux premiers, Apple est une petite entreprise. General Electric a un effectif et un chiffre d’affaires presque cinq fois supérieur à celui d’Apple. Mais la firme de Cupertino a quelque chose qu’Exxon Mobil et GE n’ont pas : des perspectives de croissance considérables. L’entreprise a vendu sur le dernier trimestre deux fois plus que l’année dernière, et on s’attend à ce que le chiffre d’affaire de 2013 soit plus du double de celui de 2010.

Que peut-on apprendre de la domination d’Apple sur le marché boursier?

1/Le marché libre est toujours innovant. Le modèle de capitalisme d’Etat chinois gagne des adeptes, mais on a encore du mal à imaginer qu’un bureaucrate pékinois puisse développer un produit tel que l’iPod ou l’iPhone.

2/ Internet a mûri. La bulle Internet a été caractérisée par des sociétés ayant de grandes idées avec de faibles chiffres d’affaires. Au moment de l’éclatement de la bulle internet, on a craint que celui-ci érode les marges bénéficiaires en vulgarisant les téléphones et les ordinateurs. Mais Apple a prouvé qu’il était encore possible de faire de belles marges en offrant un design sophistiqué et une palette de produits adaptés au consommateur.

3/ Apple démontre que même en période de crise économique les consommateurs restent prêts à payer pour s’offrir des gadgets  « must-have ». Apple a beaucoup profité de la mondialisation : la firme fait fabriquer ses produits à moindre coût en Asie, et les revend partout, y compris en Asie. Le marché du luxe s’est internationalisé, et les consommateurs du monde entier semblent prêts à payer ce qui est nécessaire pour s’offrir les meilleurs whisky purs malts ou les sacs à main de créateur.

La croissance énorme d’Apple ne présage-t-elle pas le retour d’une bulle technologique ?

Certains signes semblent le confirmer. Mais le PER (Price earning ratio = Cours de l’action / son rendement) d’Apple est de « seulement» 22. En 2000, lorsque Cisco a dépassé les 500 milliards de dollars de capitalisation boursière, son PER était de 100. En outre, le CEO d’Apple Tim Cook a annoncé plus tôt ce mois-ci que la compagnie allait désormais procéder à des versements de dividendes très généreux. Même si Apple devait s’avérer surévaluée, la bulle que cela impliquerait aurait des proportions bien plus modestes que celle de la fin des années 1990.