26.000 emplois menacés dans le secteur de la construction en Belgique

Le secteur de la construction souffre de plus en plus du double phénomène de la concurrence déloyale et du dumping social, estime la Confédération de la Construction. Depuis 2012, 20.300 emplois ont déjà été perdus. Sans le choc de compétitivité demandé, 26.000 emplois supplémentaires seront perdus d’ici 2020, indique le rapport annuel que l’organisation sectorielle présente aujourd’hui.

« Le gouvernement se réjouit de la création de nouveaux emplois en Belgique, mais il oublie la construction », déclare l’administrateur délégué de la Confédération de la Construction, Robert de Mûelenaere.

Réduction du coût salarial

Une réduction du coût salarial de minimum 6 euros par heure est indispensable pour restaurer la compétitivité des entreprises de construction belges, estime la Confédération. « Avec une « dotation » annuelle de 600 millions euros, le coût de la réduction est totalement couvert après deux années et la mesure génère ensuite d’importantes recettes supplémentaires pour le trésor. En effet, une telle réduction des coûts salariaux inversera la tendance en matière d’emploi, permettra de récupérer l’emploi perdu et créera ensuite une nouvelle dynamique en termes d’activités et d’emplois supplémentaires »

En octobre dernier, le gouvernement fédéral a promis d’agir et a annoncé vouloir réserver 600 millions d’euros à une baisse spécifique des charges dans la construction. Toutefois, la libération de ce montant ne devrait pas avoir lieu avant 2020, c’est-à-dire à un moment où il sera de toute façon trop tard pour sauver la compétitivité du secteur, fait valoir la Confédération.

Avec un taux de 3,6% de l’emploi du secteur privé, la Belgique connaît le pourcentage le plus élevé de travailleurs détachés. Bien plus que la France (1,4%) et l’Allemagne (1%), deux autres pays grands receveurs de main-d’œuvre détachée. La construction est le secteur le plus touché : les détachés en Belgique représentent plus de 25% de l’emploi ouvrier de la construction.

Depuis 2012, 20.300 emplois ont déjà été perdus. Sans le choc de compétitivité demandé, 26.000 emplois supplémentaires seront perdus d’ici 2020.